Couplée avec l’informatique, la vidéosurveillance pourrait devenir « intelligente ». Les systèmes se font de plus en plus sophistiqués et - presque - automatiques. Dans les lieux publics, certaines caméras retransmettent, par exemple, des images sur lesquelles des zones privées sont détectées, puis masquées.
Couplée avec l’informatique, la vidéosurveillance pourrait devenir « intelligente ». Les systèmes se font de plus en plus sophistiqués et - presque - automatiques. Dans les lieux publics, certaines caméras retransmettent, par exemple, des images sur lesquelles des zones privées sont détectées, puis masquées. Plusieurs villes de France, dont Lyon, Amiens ou Montigny-le-Bretonneux, se sont équipées de cette technologie dite de « masquage dynamique ».
Certains systèmes de vidéosurveillance numériques sont également capables d’interpréter les données d’images enregistrées en temps réel, sans intervention humaine. Ils comparent ces images avec des photos ou des modèles de situations considérés comme suspects, stockés dans des bases de données (lire encadré p. 30). « Ces systèmes sont encore peu répandus, car on se heurte à un certain nombre de problèmes, comme les ombres et les mouvements des objets ou des personnes filmées : on ne sait pas encore repérer un visage dans une foule en mouvement », précise François Brémont, de l’INRIA (Institut national de recherche en informatique et en automatique). Ce laboratoire de recherche public a néanmoins reçu un Big Brother Awards, l’an dernier, pour son système VSIS de vidéosurveillance « intelligente » censé détecter des événements « suspects ».
Des expériences de repérage automatique de situations suspectes seront menées en 2002 dans les métros de Bruxelles, de Barcelone et de Londres. Mais leur prix élevé freine leur apparition dans les sociétés privées. « Nous parvenons tout juste à vendre des systèmes de reconnaissance automatique de plaques d’immatriculation à des propriétaires de campings, note Thierry Daniel, PDG de la société Time Eat. Lorsqu’une voiture arrive chez eux, ils n’ont pas besoin de contrôler le véhicule : si le système de surveillance reconnaît une plaque inscrite dans leurs registres, il déclenche l’ouverture automatique de la barrière. »