1er/10/2001 • 18h12
Dix ans de sida, toujours pas de vaccin
Dans son livre, l’américaine Patricia Thomas tente d’expliquer pourquoi, après dix ans de recherche, les scientifiques ne sont toujours pas parvenus à mettre au point un vaccin contre le sida.
Après vingt millions de décès dus au sida et dix ans de recherche scientifique, il n’existe toujours pas de vaccin pour enrayer cette maladie. Dans Big Shot : Passion, Politics and the Struggle for an AIDS Vaccine, un livre chroniqué par le Washington Post, l’auteur, Patricia Thomas, tente de comprendre pourquoi les scientifiques en général, et les Américains en particulier, ne sont jamais parvenus à mettre au point le vaccin tant attendu. Selon elle, les raisons sont multiples. Elle met notamment en cause le Congrès américain. Accusés de s’être laissés manipuler par des lobbies du secteur pharmaceutique et médical lors d’obscures histoires de vaccins, ses membres se montrent désormais extrêmement prudents sur la question du sida. De leur côté, les laboratoires privés ont plutôt intérêt à commercialiser des médicaments que les patients doivent prendre tous les jours pendant plusieurs mois (voire plusieurs années), qu’à mettre au point un vaccin peu coûteux qu’il suffit de se faire injecter une fois. Les militaires, embourbés dans d’autres projets, ont repoussé de plusieurs années les essais qu’ils devaient mener en matière de vaccins anti-sida. Le NIH (le National Institute of Health), qui décide des programmes de recherche dans ses propres laboratoires et distribue les subventions dans les laboratoires publics américains n’a jamais donné son feu vert aux treize équipes qui réclamaient l’autorisation de mener des essais sur l’homme. Quant aux avocats, ils ont mis les laboratoires en garde contre de tels essais : en cas d’échec et de décès des volontaires, un procès pourrait, en effet, conduire à la fermeture de la société qui mène ces tests. Enfin, l’auteur rappelle que le président Clinton a fait des déclarations d’intentions, mais que ces dernières sont toujours restées au stade de la parole.
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