

12/10/2000 • 19h06

Carnivore est plus méchant que prévu

Le FBI aurait-il menti ? C’est en tout cas ce qu’avance l’EPIC, pour qui Carnivore, le système de surveillance des mails qu’il a mis en place est bien plus puissant et fourbe, que ne le disaient les "feds".
Depuis que la justice américaine s’est saisie du dossier Carnivore, les infos se suivent sans se ressembler. The Register révèle ainsi que les premiers documents déclassifiés par le juge ont été très fortement censurés : sur les 3 000 pages rassemblées par le FBI, 565 ont été transmises à l’Electronic Privacy Information Center (EPIC), dont 200 totalement masquées, 400 partiellement, et ceci sans que leur code source soit révélé. De plus, selon l’EPIC, Carnivore se présente comme un système logiciel complet d’écoute et de tri des communications Internet. Il intercepte non seulement les mails, mais peut aussi reconstituer les pages web visionnées et les conversations vocales transitant par l’Internet. Il est aussi capable d’enregistrer tout le trafic provenant de, ou allant vers telle ou telle adresse IP (qui identifie physiquement un ordinateur ou le réseau informatique auquel il est relié). Pour sa défense, le FBI avait pourtant affirmé que le Carnivore surveillait seulement les en-têtes des adresses e-mail afin de savoir qui écrivait à qui, mais qu’il lui était impossible de reconstituer les messages... Ces premiers éléments s’avèrent d’autant plus inquiétants que le FBI peut s’autoriser à surveiller quelqu’un sans mandat judiciaire, s’il déclare au juge que la personne mise sous surveillance est susceptible de commettre un crime. Une voie ouverte à toutes les dérives.
EPIC (les documents obtenus par l’Electronic Privacy Information Center):
http://www.epic.org/privacy/carnivo...
http://www.theregister.co.uk/content/1/13767.html
http://www.theregister.co.uk/conten...
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