Iridium, le projet initié par Motorola, est cliniquement mort. Mais un autre système de téléphonie par satellites
a pris le relais : Globalstar, une constellation de 48 satellites à
1 440 kilomètres d’altitude financée notamment par Loral Space & Communications. Frank Guinard, directeur pour l’Europe,
le Moyen-Orient et l’Afrique, explique comment Globalstar veut éviter « l’effet Iridium ».<
Où en est le déploiement de Globalstar ?
Nous avons commencé en janvier 2000 et progressons au rythme d’un pays par semaine. La France est couverte depuis mars. Vous pouvez acheter un téléphone Globalstar, qui coûte entre 6 500 et 12 000 francs (hors taxes). Ensuite, il suffit d’insérer la carte Sim de votre téléphone GSM (Itinéris, SFR et bientôt Bouygues Télécom) pour l’utiliser. Il n’y a pas d’abonnement, et les communications coûtent, en moyenne, 15 francs la minute pour téléphoner de n’importe où dans le monde.
Quelles sont les principales différences de conception entre Iridium et Globalstar ?
Iridium était trop ambitieux : l’« intelligence » logicielle était embarquée dans les satellites, et les communications passaient de satellite en satellite... Nous, c’est le contraire. Nos satellites sont très simples, et on peut donc les remplacer très facilement. Tout est contrôlé à partir du sol. Nous n’avons pas jugé nécessaire de couvrir les pôles : les pingouins n’ont pas les moyens d’acheter des téléphones.
Que retirez-vous de l’échec d’Iridium, qui a engouffré près de 5 milliards de dollars ?
Ça nous a affecté et provoqué beaucoup d’incertitudes sur les marchés. C’est une leçon. Iridium a beaucoup déçu en investissant énormément en communication alors que le service n’était pas encore prêt. Et c’était trop cher. Nous préférons jouer profil bas. Nous avons encore au moins 6 ans pour être rentables, jusqu’à ce que les satellites rendent l’âme.
http://www.globalstar.com
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