Depuis la rentrée 2002-2003, les Côtes-d’Armor expérimentent "le cartable électronique pour les enfants malades". 80 élèves suivent déjà ce programme-test mené en partenariat par le conseil général, l’académie, les familles et les centres de soin. Non sans difficulté.
Loin des projets des éditeurs scolaires, ce programme vise à utiliser l’ordinateur et internet pour garantir aux élèves malades ou accidentés une scolarité presque normale. Pour chaque enfant obligé de s’absenter de l’école plus de deux semaines, un ordinateur portable et plusieurs logiciels éducatifs sont prêtés. Un système de correspondance électronique avec les professeurs et les autres élèves permet de garder un lien concret et plusieurs cours particuliers avec enseignants en chair et en os, notamment pour les langues vivantes, sont prévus.
Le contenu pédagogique laisse à désirer
Fruit d’un partenariat entre le conseil général, l’Inspection académique, l’Union départementale des associations familiales, les Pupilles de l’enseignement public et trois centres de soins (centre hospitalier de Lannion, Centre hélio-marin de Saint-Laurent-de-la-Mer et l’hôpital Yves-le-Foll de Saint-Brieuc), ce projet s’adresse aux 130 élèves du primaire à la maternelle, qui, chaque année, sont déscolarisés pour raisons de santé dans le département des Côtes-d’Armor. Depuis le début de l’expérience, 80 enfants ont bénéficié du dispositif.
L’idée est bonne, mais l’application n’est pas évidente. "Nous avons reçu un ordinateur et une connexion Internet mais sans aucun contenu pédagogique. Et les profs de ma fille n’ont ni le temps, ni le matériel pour mettre leurs cours en ligne", explique Nadine Pin, qui déplore ce manque de coordination entre les différents partenaires de l’opération. Sa fille, en classe de 4e, a subi une greffe du rein en décembre dernier. Depuis, entre les dialyses et les visites de contrôle, impossible pour elle de remettre un pied à l’école. "En fait, on s’est débrouillés tout seul. En récupérant les cours à droite à gauche, en travaillant sur manuels. Finalement, Internet nous a servi surtout pour les extras. Pour faire des recherches ou pour surfer sur des sites de soutien scolaire." À la rentrée prochaine, le projet doit s’étendre aux enfants handicapés. Espérons que les couacs du début auront été résolus.