RealJukeBox est un nouveau logiciel qui permet de quasiment tout faire avec les morceaux de musique téléchargés sur le Web. Son existence inquiète les maisons de disque américaines de plus en plus cernées par la montée du MP3.
RealNetworks, la société américaine qui a développé, entre autres, le RealAudio, a lancé lundi 3 mai au matin, un nouveau logiciel capable de télécharger, jouer, enregistrer, organiser... les morceaux de musique au format MP3. Le RealJukebox est pour le moment disponible sur le site de RealNetworks en version bêta. Il est et restera gratuit, sauf la version la plus perfectionnée qui donne une qualité de compression très élevée. Dans le même temps, Thomson Consumer Electronics INC. annonce la mise sur le marché à l’automne prochain d’un appareil portable capable de jouer la musique téléchargée sur le net. Ce concurrent de RIO (voir transférables) ne coûtera que 200 dollars. Les maisons de disque font donc grise mine en ce début de semaine. Elles craignent le développement d’un véritable marché de copies pirates, crainte alimentée par la simplicité et le faible coût de reproduction des oeuvres musicales et par la qualité de ces reproductions, proche du son CD.
L’association des maisons de disques américaines a nommé un comité pour s’occuper des standards anti-pirates. Mais contrer les pirates n’est plus, aujourd’hui, un problème technique. RealJukebox contient en effet une clé qui ne permet qu’une seule copie d’un morceau de musique téléchargé. Mais l’activation de cette clé est une option, laissée à la libre appréciation de l’utilisateur. Et ce dernier n’a aucun intérêt à autoriser le codage anti-pirate. En effet, un morceau codé, outre le fait qu’il ne pourra être gravé qu’une seule fois, ne sera pas transférable vers un autre ordinateur. Pas moyen de faire écouter un extrait à un ami éloigné sans lui adresser le CD gravé. Le fondateur et directeur de RealNetwortks défend le parti pris de sa société : "Il y aura un consensus social et nous voulons être à l’avant-garde de ce consensus mais nous ne pensons pas avoir, comme entreprise, l’aptitude à dicter unilatéralement un tel consensus." C’est renvoyer la balle dans le camp de la citoyenneté, ce qui est, déjà, une vieille habitude en matière de nouvelles technologies.
En France, la Fnac qui se lance dans la commercialisation de musique sous format MP3 utilise Virtuosa, un logiciel payant à télécharger qui ne permet pas de graver les morceaux téléchargés, même une seule fois. Mais Virtuosa est recommandé par Phil Collins, alors...