Sur pefa.com, des mareyeurs achètent à la criée des produits de la mer. Pour le moment seule une poignée de ports européens sont concernés_
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Depuis huit mois, j’ai accès depuis mon ordinateur à une dizaine de criées en Europe", explique Philippe Vignot, président d’une société de mareyage à Rezé (Loire-Atlantique). Principal avantage du système pour ce grossiste en produits de la mer : "
Cela ouvre un accès plus large à la marchandise et ça limite les coûts car nous n’avons besoin de personne sur place." Même si pour le moment, seule une dizaine de criées de ports européens (Irlande, Ecosse, Angleterre, Belgique) sont disponibles par le biais de pefa.com. "
En général, les enchères démarrent à 7 heures du matin et s’étalent jusqu’à 10 heures. En fait, je suis en permanence branché sur l’une des criées", explique Philippe Vignot. Une fois connecté sur le site et les formalités classiques d’identification passées, l’écran affiche une interface reproduisant fidèlement les tableaux électroniques (provenance, espèce, quantité, etc.) des criées.
Raies, cabillauds et autres merlus
En fait, les tableaux sont directement raccordés au Réseau. Ce qui permet, selon les chiffres fournis par Pefa, à une vingtaine de mareyeurs français de participer à distance aux enchères de raies, cabillauds et autres merlus. En temps réel. "Les enchères sont descendantes : on démarre par exemple à 20 francs le kilo pour un lot déterminé. Sur l’écran de l’ordinateur, un logiciel reproduit une pendule circulaire simulant la baisse progressive du prix de départ. Dès que quelqu’un clique par le biais d’un ordinateur ou sur place à la criée, le lot est adjugé au prix en question", explique Philippe Vignot. Inconvénient majeur du système : les mareyeurs-internautes ne peuvent contrôler efficacement la qualité des produits qu’ils achètent. "C’est la principale limite du système", lâche un professionnel. Sur place, dans les criées concernées, des mareyeurs accréditeurs sont cependant chargés d’évaluer la qualité des produits.
Halle aux poissons en ligne
En dépit de cette réserve, l’expérience innovante de Pefa s’étendra bientôt à d’autres criées en Europe. En Italie, un projet baptisé "Fisch-tel Marche" prévoit l’ouverture de la première criée en ligne du pays. Dès l’automne, les mareyeurs pourront donc acheter en ligne l’arrivage des cinq plus grandes halles aux poissons de la région des Marches, au centre de l’Italie. Le coût de l’opération s’élève à 878 000 euros (5,7 millions de francs). En France, aucune criée n’a pour le moment cédé aux chants des sirènes du Net. "Cela provoquerait un tollé général chez les mareyeurs locaux. Imaginez-vous qu’ils se fassent enlever des lots par un acheteur étranger qui passe la commande sur Internet alors qu’eux sont fortement implantés localement", analyse un acteur du marché. Inimaginable, effectivement_
L'interface reproduit les tableaux électroniques des ventes à la criéeDR |