Les dirigeants de Microsoft attendent sans crainte le verdict du juge Jackson. L’actuel PDG, Steve Ballmer, assure que la firme gagnera en appel. Bill Gates, lui, prépare déjà l’avenir.
Le dialogue de sourd continue entre le gouvernement américain et Microsoft. Hier, le premier opposait une fin de non-recevoir aux propositions d’aménagement du démantèlement du géant informatique. "Même pas mal", ont aujourd’hui répondu en substance les dirigeants de Microsoft.
Mauvaise affaire
En déplacement en Autriche pour entériner la participation de Microsoft dans le capital du câblo-opérateur britannique Telewest Communication, le PDG Steve Ballmer a confirmé que Microsoft ferait appel si le juge Jackson rendait en fin de semaine un verdict de démantèlement. Et que sa firme gagnerait au final : "Nous sommes persuadés de l’emporter en appel sur les points les plus importants, qui sont le maintien de Microsoft en une seule entité et le maintien de notre droit à répondre à la clientèle et à intégrer de nouvelles fonctions dans Windows."
À l’inverse, d’après Steve Ballmer, "la scission du groupe serait une très mauvaise affaire pour nos actionnaires et encore plus mauvaise pour les consommateurs". Il s’est par ailleurs refusé à commenter l’enquête que mène actuellement la Commission européenne de la concurrence sur Windows 2000.
Espéranto de l’Internet
À plusieurs milliers de kilomètres de là, en Floride, Bill Gates évangélisait un parterre de développeurs avec sa vision très fenêtrée de l’avenir de l’Internet. Ignorant superbement les risques de démantèlement de Microsoft, il a donné à la firme une place centrale dans le Réseau de demain. D’après lui, Internet entrera bientôt dans une phase où le bureau de l’utilisateur ne sera plus son PC, mais le Web tout entier. Naturellement, Microsoft compte bien être celui qui créera la charpente de cet "Internet basé sur le logiciel" en offrant au public des applications indépendantes des machines sur lesquelles elles devront tourner. L’entreprise, notamment avec son portail BizTalk, a déjà investi près de 2 milliards de dollars dans les technologies XML qui seront un jour l’espéranto de l’Internet. Avec Microsoft, le meilleur est toujours à venir...