"Les citoyens souhaitent une meilleure explication des problématiques de l’énergie
et une plus grande transparence des choix, avec la possibilité d’y participer." C’est ce que Nicole Fontaine, ministre déléguée à l’Industrie, a expliqué sur le site du gouvernement, pour justifier la mise en place d’un "débat national sur les énergies". Cette initiative ne satisfait pas toutes les associations de défense de l’environnement, qui lancent un contre-programme.
Sept associations françaises (Agir pour l’environnement, Les Amis de la Terre, France nature
environnement, Greenpeace France, Réseau action climat, le réseau Sortir du
nucléaire et WWF) se sont rassemblées pour organiser une série de débats
parallèles à ceux que le gouvernement souhaite mettre en place. Ces débat auront
lieu de février à juin 2003 dans plusieurs grandes villes de France.
Les associations ont mis en place un site Internet proposant un calendrier des débats et,
comme sur le site du gouvernement, une série de documents sur les énergies.
L’organisation de rencontres parallèles ne les empêchera pas de participer aux
débats "officiels". Parmi ces associations, aucune ne refuse de faire entendre sa
voix lors de ces rencontres, à l’exception du réseau Sortir du nucléaire.
"Si nous combattions à armes égales, ça ne nous poserait pas de
problèmes, explique Pascal Braud, porte-parole de l’association. Mais le lobby du
nucléaire a les moyens de se payer d’énormes campagnes de publicité dans la
presse, pas nous. Sur le site du gouvernement, on retrouve tous les mensonges
de l’industrie nucléaire, de la maîtrise des déchets à la vision du nucléaire comme
solution idéale à tous les problèmes d’énergie."
Le réseau Sortir du nucléaire milite depuis longtemps pour une réforme de la politique française associant la suppression des usages thermiques de l’électricité, le recours accru aux énergies renouvelables et les économies d’énergie. Pour Pascal Praud, le débat gouvernemental "ne pose pas les vraies questions" : "La façon d’envisager comment sortir du nucléaire par exemple, ne sera pas évoquée. Et si on tient compte des déclarations de différents ministres
ou de Jacques Chirac, qui se sont tous prononcés en faveur du nucléaire,
on devine déjà les conclusions de ces rencontres : on s’achemine de toute façon
vers une politique de relance de l’énergie nuclaire, avec un budget restreint
consacré aux énergies alternatives, histoire de calmer les esprits. On ne veut pas
cautionner un débat qu’on estime bidon."
Si le réseau Sortir du nucléaire refuse de participer aux débats publics organisés par le gouvernement, ses membres envisagent cependant de faire entendre leur voix en organisant des manifestations devant les lieux dans
lesquels se tiendront ces entretiens.
Le site des débats organisés par les associations:
http://www.vrai-debat.org/
Le site du gouvernement:
http://www.debat-energie.gouv.fr/ac...