Des cellules souches adultes ont été utilisées pour le traitement d’un malade cardiaque australien. De quoi alimenter le débat sur les capacités de ces cellules.
C’est une première. Un malade cardiaque de 74 ans, Jim Nichol, a été traité avec des cellules souches adultes à l’hôpital John Hunter de Newcastle en Australie. Cet hôpital est l’un des trois sites (dont deux en Chine) à participer aux recherches sur l’utilisation de ces cellules pour stimuler la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins dans le cœur de patients ne pouvant plus être soignés grâce aux méthodes conventionnelles d’angioplastie ou de pontage.
L’équipe du cardiologue Suku Thambar a extrait des cellules souches provenant de la moelle de la hanche de Jim Nichol, les a cultivées puis réinjectées au niveau du muscle cardiaque. Celui-ci aurait quitté l’hôpital dans un état stable, mais il faudra attendre le résultat des études complémentaires sur six mois pour savoir si l’expérience est véritablement concluante.
Maladie de Parkinson
Le docteur Michel Levesque du Cedars-Sinai Medical Center de Los Angeles avait utilisé une méthode similaire pour traiter un patient atteint de la maladie de Parkinson. Il avait prélevé des cellules souches adultes du cerveau du malade, puis les lui avait réinjectées. Deux ans après, l’homme ne présenterait plus de symptômes de la maladie. " C’est le premier cas montrant qu’une technique prometteuse peut marcher " a déclaré le docteur Levesque, " c’est une procédure expérimentale, d’autres recherches doivent être menées avant qu’elle ne soit acceptée ".
Un débat qui n’en finit pas
Ces expériences relancent la question de l’intérêt des cellules souches adultes. En effet, sur le plan éthique, elles pourraient constituer une alternative au clonage thérapeutique et à l’utilisation des cellules souches embryonnaires (provenant d’embryons surnuméraires). Mais leur plasticité (leur capacité à se développer en un type cellulaire différent de leur type cellulaire d’origine) est régulièrement remise en cause. La revue Nature entretient la polémique dans son dernier numéro.
Interrogé par Transfert, Christian Pinset, de la start-up Celogos (Pasteur) éclaire : " les travaux [publiés dans Nature] ne remettent pas en cause le potentiel des cellules souches adultes . "Mais ces thérapies, indique-t-il, " ne devraient être utilisées que sur des personnes " en bout de course " ". Quant au débat éthique, "il est biaisé, car les cellules souches embryonnaires et adultes présentent des plasticités différentes ".
Le site de Nature
http://www.nature.com/nature
Le site de la BBC
http://www.bbc.co.uk
Le site de l’hôpital John Hunter de Newcastle
http://www.hunter.health.nsw.gov.au