Le 23 mars 2002, le maire d’Issy les Moulineaux a célébré le premier cyber-mariage français. Emus et heureux, les jeunes mariés ont signé leur acte de mariage... à l’aide d’une clé USB reliée à un ordinateur. Romantique, non ?
Samedi 23 mars 2002, 10h30, mairie d’Issy-les-Moulineaux. André Santini, le maire de cette commune des Hauts-de-Seine, est en pleine forme. Il s’apprête à célébrer le premier mariage électronique français. Après le traditionnel discours de cérémonie (en l’occurrence ponctué des inévitables jeux de mots du plus blagueur de nos députés), André Santini déclare Olivier Pichon et Anne Blondel unis par les liens du mariage. Il invite ensuite les jeunes époux à signer les registres de la mairie, avant de procéder à la même opération dans sa version électronique. Placé dans la salle des mariages, un ordinateur est connecté à une page sécurisée du site Web de la ville d’Issy-les-Moulineaux. Sur cette page, les personnes présentes à la cérémonie peuvent voir la version électronique de l’acte de mariage. Le maire, les mariés et les témoins disposent chacun d’une petit clé USB. Ce sésame contient leurs « certificats de signature électronique ». Après avoir introduit sa clé dans un hub (une sorte de multiprise) relié à l’ordinateur, chacune des cinq personnes saisit son mot de passe sur le clavier. Une fois les cinq mots de passe saisis, l’acte de mariage électronique est validé.
Un mariage médiatique
Cette opération était préparée de longue date. Jamais en retard d’une tendance technologique, André Santini souhaitait en effet qu’elle se déroule pendant la fête de l’internet. Après consultation des plannings des mariages, il a donc demandé à Olivier Pichon et à Anne Blondel, qui comptaient convoler le 23 mars 2002 dans sa ville, s’ils acceptaient de devenir les premiers mariés électroniques de France. Coup de chance : Olivier est ingénieur informatique. « Connaissant bien l’informatique, c’était normal que j’accepte » explique-t-il simplement. Avant le 23 mars, les jeunes futurs époux ont pu régler quelques formalités (réservation de la salle, rappels des pièces justificatives manquantes, etc) par échange de mails. Mais une fois scellé électroniquement, quel est donc l’intérêt de type de mariage ? Du côté des mariés, cette procédure va leur permettre de recevoir, par mail, une copie de leur acte de mariage. S’ils souhaitent obtenir une copie supplémentaire, ils pourront aussi la demander par mail (ce qui leur évitera de se déplacer à la mairie). Un avantage indéniable, même si les actes de mariage ne sont pas des pièces couramment demandées... Du côté de la mairie, c’est un joli coup de pub pour André Santini qui accélère ainsi, en fanfare, sa politique de télé-procédures administratives. La suite, sans doute, à bientôt...