Trois bourses viennent d’êtres décernées à de jeunes auteurs numériques par la société civile des auteurs multimédia. Cette aide à la création existe depuis plus de 15 ans, et pourtant les lauréats ne se bousculent pas...Pourquoi ?
Alain Adijes, Samuel Bianchini, Jean-Pierre Moussaud... sont les heureux lauréats de la bourse d’aide à la création numérique décernés par La Société civile des auteurs multimédia (SCAM). Une série de cédérom ludo-éducatifs pour l’un, un jeu poétique sur le net pour l’autre...4320 euros pour réaliser leur rêve, et ils n’étaient que 18 à concourir.
C’est vrai, les artistes qui ont reçu cette bourse ne sont pas aujourd’hui des stars internationales et côté du jury, pas de paillettes non plus : une poignée d’auteurs multimédias confirmés qui savent de quoi il retourne, qui sont déjà passés par là. La SCAM se concentre sur les auteurs, pas forcément sur les projecteurs.
La SCAM se propose d’aider les projets d’œuvres interactives ou linéaires, sur support ou sur réseaux, si elles ont caractère expérimental ou documentaire, et si elles émanent proposés d’auteurs francophones. " Avec si peu de candidatures, on risque de passer à côté de perles rares", commente Jean-Pierre Mast, chargé de l’aide à la création au sein de la société. Cette Bourse, qui existe depuis 1986, reste cantonnée au cercle restreint du milieu professionnel de l’art numérique. "Nous avons donc redéfini cette année l’adhésion à la Bourse pour l’ouvrir à un public plus large", explique-t-il.
Dans la catégorie " Vidéo ", la bourse " Brouillon de rêve " a, quant à elle, beaucoup plus de succès, les projets pleuvent par dizaine, et les lauréats sont guettés par les diffuseurs.
Un auteur, un rêve
Objectif : raconter une histoire en utilisant les nouvelles technologies. Le jury, uniquement composé d’auteurs numériques chevronnés (Jean-Pierre Balpe, Michel Jaffrenou, Maurice Benayoun...) examine avant tout le désir du jeune auteur, son parti pris, et surtout à la ténacité mise à réaliser le projet. " Nous ne sommes ni producteurs, ni agents " note Jean-Pierre Mast pour qui décerner la bourse "est une façon d’offrir notre confiance à un jeune auteur. Ces artistes, avant d’arriver ici, se souvent cognés aux portes des producteurs, au mépris des diffuseurs. Notre rôle est de leur donner les moyens de réaliser leur rêve ".
Bien sûr, la SCAM ne décerne pas des Bourses à tous les lauréats, mais ceux qui échouent peuvent y trouver une oreille attentive, des conseils, des services fiscaux et juridiques. Pour s’inscrire, c’est jusqu’au 31 octobre 2002...