Malgré l’ouverture du marché des communications locales à la concurrence, les usagers doivent encore payer un abonnement à France Télécom, quel que soit l’opérateur qu’ils choisissent. La réaction d’Olivier Huart, directeur Général de Cégetel.
Cette fois, les usagers du téléphone ont vraiment le choix : depuis le 1er janvier 2002, France Telecom ne dispose plus d’aucun monopole sur les communications téléphoniques, même locales. Mais l’opérateur historique n’a pas perdu l’intégralité de son contrôle du marché. En effet, le choix d’un autre opérateur ne dispense pas l’usager du téléphone de payer un abonnement à France Telecom. Lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation des tarifs de Cegetel sur les communications locales, Olivier Huart, directeur Général de la branche des activités de télécommunications fixes du groupe Cegetel, cachait mal son mécontentement.
« L’abonnement représente le coût du raccordement d’un domicile au réseau de télécommunication, rappelait-t-il. Mais ce réseau est constitué de lignes construites en 1970. Elles sont donc largement amorties ! L’abonnement, c’est la dernière gabelle des Télécom ! » Ce ras-le-bol à peine voilé est partagé par la majorité des 20% d’usagers qui ont choisi un autre opérateur que France Telecom. Car même s’ils décident de changer d’opérateur pour faire des économies, il ne peuvent pas se passer de l’opérateur historique. « Les clients qui ont choisi Cegetel sont très désireux de couper le cordon ombilical qui les lie à cet opérateur » précise Olivier Huart. Normal : pour un consommateur sur deux, l’abonnement est plus cher que la facture de téléphone ! Et si depuis 1998, le coût des communications nationales a été divisé par 4 et celui des communications internationales par 5, le prix de l’abonnement, lui, a doublé !
Deux solutions seraient en mesure de mettre fin à ce monopole. France Telecom pourrait d’une part louer les quelques centaines de mètres de fils de cuivre qui relient l’usager à son réseau. Mais alors que ce raccordement coûte 85 F TTC à l’usager (ce qui correspond au montant de l’abonnement), France Telecom propose un tarif de location 50% plus élevé aux opérateurs ! Une autre solution consisterait à rémunérer les opérateurs pour la vente des abonnements. « Mais, à l’heure actuelle, France Telecom n’a fait aucune offre dans ce sens » note Olivier Huart. Ce monopole prendra certainement fin un jour. Mais ça ne se produira certainement pas en 2002.