Une fermière zimbabwéenne chronique, par e-mail, la vie difficile de ce pays d’Afrique australe, dont le gouvernement ferme, de plus e plus, la porte aux journalistes.
Connaissez-vous Cathy Buckle ? Non ? Pourtant, ses e-mails font le tour de la planète. Le quotidien américain Christian Science Monitor a correspondu de cette manière avec cette fermière zimbabwéenne, blanche, née dans ce pays d’Afrique australe en proie à des événement violents depuis deux ans. Cathy est la fille d’un avocat qui a combattu pour l’indépendance du pays, alors sous le joug britannique, dans les années 70. Son bétail a été saisi, sa ferme occupée, à l’instar de ceux de nombreux fermiers blancs. Depuis, dans un e-mail hebdomadaire qui parvient à des dizaines de milliers de personnes, elle chronique la vie d’un territoire en déshérence, " pas de sucre, pas d’huile alimentaire, pas de lessive. Et avant cela, pas de poulets, de pain, de farine, de lait " décrit-elle. " Le pays est face à une disette massive - il n’y a aucun doute à ce sujet ", commente-t-elle.
Faute d’avoir pu rencontrer directement Cathy Buckle, la journaliste de Christian Science Monitor, basée en Afrique du Sud a, elle aussi, utilisé la voie de l’e-mail. Elle s’en explique dans un article lié : " Le gouvernement du Zimbabwe est devenu tout à fait hostile aux correspondants étrangers " explique-t-elle. "Il semble préoccupé par la couverture journalistique. Le mois dernier, un porte-parole gouvernemental a accusé six journalistes travaillant pour des journaux locaux et britanniques, de "collusion avec les terroristes". De nombreux journalistes ont été emprisonnés ". Dans ces cas-là, l’interview par e-mail est un solution toute trouvée.