Tout en réaffirmant "l’importance stratégique" du programme Galiléo, le Conseil européen réuni à Laeken le week-end dernier n’a rien fait pour débloquer les financements nécessaires à la poursuite du projet.
Il est urgent d’attendre. C’est, en résumé, ce qu’expliquent les conclusions du Conseil européen de Laeken, qui s’est tenu vendredi 14 et samedi 15 décembre, dans leur paragraphe consacré au programme Galileo.
Retard officialisé
Certes, les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union européenne ont pris la peine de souligner " l’importance stratégique " de ce projet de réseau de satellites pour des applications de géolocalisation et de radionavigation et de féliciter l’Agence spatiale européenne pour son engagement à hauteur de 550 millions d’euros. Mais ce coup de pouce oratoire était bien le minimum syndical pour calmer la colère de Loyola de Palacio, la commissaire européenne aux Transports et à l’Energie, furieuse de voir six Etats de l’Union rechigner à financer la deuxième phase du projet. Or, sur ce problème, le Conseil de Laeken n’a rien décidé. Il s’est contenté " d’inviter " le Conseil des Transports (qui réunit les ministres des Transports des pays de l’Union européenne) à " poursuivre ses travaux afin de pouvoir prendre une décision sur le financement de la phase de développement " au cours de sa prochaine session (en mars 2002) ou de la suivante (juin 2002). Ce qui revient à officialiser une prise de retard d’au minimum 3 à 6 mois.
Volonté politique
" On tourne en rond, cela devient ubuesque, c’est bien la preuve que ce ne sont pas des problèmes techniques qui bloquent Galiléo ", s’énerve Gilles Gantelet, porte-parole de Loyola de Palacio. " La première question de fond, c’est de savoir si l’Union européenne veut réellement développer un système indépendant des Etats-Unis ", poursuit-il. De fait, certains pays comme l’Angleterre préfèreraient continuer de s’appuyer sur le GPS (global positionning system), géré par le département de la Défense des Etats-Unis, dans une logique d’alliance stratégique. Or, les Américains sont clairement opposés à Galiléo, qu’ils considèrent comme une menace pour leur stratégie de défense. Washington a d’ailleurs rappelé sa position dans une lettre envoyée début décembre à plusieurs ministres européens de la Défense.
L’agence spatiale européenne
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Portail d’information sur Galileo
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