La télévision numérique terrestre (la TNT), ça marche. Plutôt bien même. C’est en tout cas l’impression que souhaite donner Tower-Cast, un opérateur de la future TNT, à ses partenaires potentiels. Tower-Cast, qui possède 500 points-hauts en France, s’occupe de toutes les opérations techniques (encodage, multiplexage, émission) nécessaires à la diffusion des futurs programmes de la TNT. Pour l’instant, il a face à lui deux concurrents, TDF et FreeWave. Pour convaincre ses partenaires potentiels de la faisabilité et de la qualité des futurs programmes de la TNT, Tower-Cast effectue donc, cette semaine, des expérimentations en conditions réelles dans une salle du Palais des Congrès, à Paris (un lieu choisi en raison de la présence d’un émetteur de TowerCast, sur une terrasse du bâtiment). ...diteurs de contenu, fabricants de décodeurs, producteurs de films de fiction ou de publicité et journalistes ont donc été conviés à venir se faire une idée plus précise de ce que sera cette fameuse TNT, déjà mise en œuvre en Allemagne, en Angleterre et en Espagne notamment.

Une qualité qui se paie

Sur grands et petits écrans, TowerCast a ainsi diffusé en direct, mercredi 12 décembre, un banal programme de télévision, concocté par différents opérateurs de contenu tels que Pathé, AB ou Canal +. Certes, l’image et le son étaient de bonne qualité : les normes DVB (Digital Video Broadcasting Terrestrial), définies au niveau européen, autorisent en effet la sortie d’un son Dolby Stéréo Digital qu’apprécieront certainement tous ceux qui possèdent un équipement adéquat (avec plusieurs enceintes et un bon caisson de basse, l’effet est saisissant). Certes, la TNT sera interactive : l’expérience TowerCast montrait par exemple comment acheter un objet aux enchères sur sa télévision, en manipulant sa télécommande.

Certes, deux des principaux avantages de la TNT - la quantité des chaînes proposées (32) et la possibilité de recevoir la TNT pendant un déplacement - ne pouvaient être illustrés lors d’une telle expérience. Mais on ne sait pas non plus si, comme le prétendent les câblo-opérateurs, il existe un risque de brouillage entre les chaînes déjà en place et les futures chaînes de la TNT. Et on ignore encore si les Français seront prêts à débourser 1 000 francs pour un décodeur et autant pour un appareil leur permettant de bénéficier de l’interactivité de la TNT dans le but de recevoir 32 chaînes, dont la moitié seront payantes... " En ce qui concerne les services et les programmes, l’offre de la TNT devra être complémentaire, et non pas antagoniste par rapport au câble et au satellite " rappelle Christophe Cornillet, consultant chez Tower Cast. Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA), en charge de l’arbitrage du dossier, suivra-t-il ces sages conseils ? Il faudra patienter jusqu’en 2003, année prévue pour le lancement de la TNT en France, pour le constater en images.