On n’avait jamais vu ça : des mômes de sept ans l’utilisent, comme des grand-mères de plus de 80 ans, des étudiants comme des chefs d’entreprise. Des dissidents politiques de pays du tiers-monde s’en servent, ainsi que les élus de pays capitalistes et développés. Bref, presque tout le monde se sert ou se servira un jour de la messagerie électronique. Les chiffres sont hallucinants : rien qu’aux ...tats-Unis, il s’est échangé 4 trillions (milliards de milliards) de messages électroniques en 1998. Les experts annoncent le double pour l’an 2000. En Europe, la croissance est encore plus rapide même si les chiffres sont inférieurs : on part de plus bas et il faut rattraper le retard…

Regardons les données américaines, très intéressantes pour deviner ce qui pourrait éventuellement nous arriver.

Pour mesurer la rapidité d’installation de la messagerie électronique, il suffit de comparer avec le téléphone, inventé en 1876. La messagerie électronique, même si elle est née au début des années 70 dans les milieux scientifiques, n’a connu son essor grand public qu’à partir du début des années 90. En quelques années, elle s’est imposée comme un des moyens les plus simples de communiquer.

On estime à 263 millions le nombre d’adresses électroniques dans le monde (Source "Electronic Mail & Messaging Systems"). Un humain sur 20 en aurait une. ...norme.

Bien sûr, la messagerie électronique a des inconvénients : le spam (messages non sollicités pour vous vendre tout et n’importe quoi) en est un des plus énervants. Et on est loin d’en avoir fini avec ce phénomène. D’abord parce que des centaines de millions de francs sont investis dans des systèmes proposant des emails (style Yahoo, Bigfoot ou Hotmail). Critical Path, une société californienne, vient de lever 42 millions de dollars auprès de sociétés de capital risque avec pour seul but : "Contrôler la messagerie électronique du monde"… L’intérêt : disposer de sites à forte fréquentation (il faut se connecter sur la page d’accueil pour récuperer ses messages) mais aussi de superbes bases de données que l’on peut ensuite revendre pour des études marketing ou… du spam.

Mais de plus en plus de logiciels sont proposés pour les éliminer, et certains tribunaux en viennent à punir l’envoi de messages massifs de cette manière : après tout, c’est vous qui payez (via le temps de connexion) pour recevoir des messages que vous n’avez jamais demandé…