Interview de Jean-Pierre DARDAYROL, est responsable de l’agence pour les technologies de l’information et de la communication dans l’administration.
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Quand et comment avez-vous découvert Internet ?
En 1996, pour des recherches dans le domaine de la modélisation économique. En fait, j’ai retrouvé des choses que j’avais connues sur un plan technique au CNET dans la période 1977-1981 et au service de prospective de ce qui allait devenir France Télécom entre 1981 et 1986.
Pourquoi vous êtes vous impliqué dans Internet ? Quel a été le déclic ?
Le déclic : en 1997, j’ai reçu une lettre de personnes mexicaines qui... portent le patronyme de Dardayrol ! J’ai été frappé par l’ubiquité sociale du média (pour l’ubiquité technique, j’en étais convaincu).
Quand avez-vous compris que cela allait vraiment décoller en France ?
En 1997, pour les mêmes raisons.
Comment avez-vous vécu la période automne 1999-printemps 2000 ? Que faisiez-vous ?
Tranquillement, j’ai vu d’autres périodes de spéculation résultant d’une grande incertitude informationnelle. Je travaillais à mettre en place des outils dans l’administration.
Comment analysez-vous aujourd’hui cette frénésie de huit mois ?
Vous placez des personnes dans une pièce avec deux portes identiques ; elles ne disposent d’aucune information sur ce qu’il y a derrière chacune des portes. L’une des personnes sort par l’une des portes. Que font les autres ? Statistiquement (en France, aux Etats-Unis, ou ailleurs) 85 % sortent par la porte choisie par la première. Il s’agit d’un modèle, connu, pour illustrer les comportements humains en situation d’information très imparfaite.
Quel a été, selon vous, le signal de la chute des dotcoms ?
Les yaourts continuaient à se vendre dans les hypermarchés.
Que faites-vous aujourd’hui ?
Comme hier.
Croyez-vous toujours autant à Internet ?
Encore plus.
Croyez-vous au commerce en ligne ? Croyez-vous à l’avenir du Web non marchand ?
Commerce : oui, raisonnablement. Non marchand : oui, sans aucun doute.
Comment voyez-vous les années à venir ?
Surprenantes.
Croyez-vous toujours dans ce qu’on a appelé la "netéconomie" ?
Je suis un sceptique en matière de mode.
Quelles vont être, selon vous, les futures grandes échéances et que vont-elles apporter ?
J’imagine que l’appropriation de la voix au quotidien sur Internet va changer beaucoup de choses : les changements sont devant nous !