Poissons robots, poissons génétiquement modifiés : les scientifiques débordent d’imagination pour étudier le fond des mers.
On trouve vraiment des poissons bizarres au fond des océans. Poissons-robots, poissons génétiquement modifiés : les pêcheurs ont tout intérêt à se méfier des espèces qu’ils recueillent dans leurs filets. Les scientifiques qui participent au programme australien Global Data Assimilation Experiment ont en effet lancé dix flottilles de poissons-robots à l’est des côtes australiennes (quinze bancs supplémentaires seront mis à l’eau avant la fin de l’année 2002). Ces poissons chasseurs d’information, qui nagent à 2 kilomètres sous la surface de l’eau, remontent à l’air tous les dix jours. Ils transmettent alors aux chercheurs australiens, par satellite, des données qui sont ensuite analysées par des météorologues et des spécialistes de l’environnement. Ces précieuses données servent notamment à l’évaluation des changements qui surviennent dans l’écosystème sous-marin ou à l’étude des conséquences de l’effet de serre sur le niveau de la mer.
Freiner la prolifération
De leur côté, les scientifiques du département de biologie de l’Université de Singapour cherchent à commercialiser leurs poissons zèbres génétiquement modifiés. Selon la lettre de l’ambassade de France à Singapour, les poissons miraculeux conçus par l’équipe du professeur Gong Zhiyuan ont reçu une combinaison de gènes de fluorescence issus d’une méduse et de gènes de sensibilité aux œstrogènes ou au stress. Conséquence : la couleur des poissons varie selon la concentration de l’eau en métaux lourds ou en toxines. Dans un communiqué publié sur le site de l’université de Singapour, le professeur Gong affirme pouvoir faire réagir ses poissons en leur donnant jusqu’à cinq couleurs différentes, qui correspondent à autant de polluants. ...conomiques et biodégradables, les poissons du professeur Gong devraient rapidement trouver preneur. À moins que des défenseurs de l’environnement trop pointilleux tentent de freiner leur prolifération. En effet, le professeur Gong ne semble pas se soucier des conséquences du déversement de ses petits protégés dans la nature. Mais, en cas d’accouplement de ses protégés avec des poissons zèbres "naturels", à quoi ressembleront leurs enfants ? Et quelle sera l’incidence de ces mariages sur l’écosystème ? Peut-être pourrait-on envoyer des poissons robots pour surveiller les changements induits par les poissons génétiquement modifiés sur la vie sous marine...
Un article de News.com sur les poissons robots:
http://news.com.au/common/story_pag...
Les poissons génétiquement modifiés des chercheurs de l’université de Singapour:
http://www.nus.edu.sg/corporate/res...
Le site de la Global Data Assimilation Experiment:
http://www.bom.gov.au/bmrc/ocean/GODAE/