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12/02/2002 • 13h53

Démocratiser le haut débit est capital

Avec Imaginet, fournisseur d’accès, Patrick Robin a été l’un des pionniers de l’Internet. Il en a été aussi l’un des premiers millionnaires...


Transfert
Quand et comment avez-vous découvert Internet ?

En avril 1994, j’ai lancé en France CD Media qui était le premier mensuel "grand public" entièrement consacré au multimédia (c’est comme ça qu’on disait d’mon temps ;-). Pour le numéro 3 de ce magazine, j’ai publié un dossier spécial sur un "truc" qui s’appelait "Internet". Et là, j’ai tout de suite compris que je m’étais trompé et que le CD-Rom n’était, au fond, qu’une évolution de la disquette et que la révolution c’était bien l’Internet ! J’ai tout de suite lancé un deuxième magazine ; Internet Reporter, qui était entièrement consacré à la Toile !

Pourquoi vous êtes-vous impliqué dans Internet ? Quel a été le déclic ?

Fin 1994 début 1995, les rares fournisseurs d’accès grand public faisait payer l’accès à la durée, comme du Minitel (de mémoire ça allait de 40 à 80 francs de l’heure). C’était vraiment hors de prix et forcément il n’y avait que quelques dizaines de milliers de connectés. Conséquence : je ne vendais pas beaucoup de magazines. À l’époque, j’ai fait un raisonnement simple : si je voulais vendre plus d’exemplaires d’Internet Reporter, il fallait qu’il y ait beaucoup plus d’internautes en France. Et pour qu’il y ait plus d’internautes en France, il fallait en démocratiser l’accès et lancer une offre au forfait. C’est comme ça qu’en avril 1995 nous avons lancé le provider Imaginet, avec la première offre forfaitaire du marché au prix de 150 francs pour 50 heures de connexion. Le succès a été immédiat et, très vite, Imaginet est devenu plus important que Internet Reporter.

Quand avez-vous compris que cela allait vraiment décoller en France ?

Juste après le discours de Jospin à Hourtin, en août 1996, je crois. Ça a vraiment joué un rôle déclencheur chez les cadres sup’ et les chefs d’entreprise, mais aussi chez les journalistes des grands médias. On a vraiment senti le changement d’attitude des entreprises, particulièrement dans le cadre de notre activité de web-agency. On avait vraiment le sentiment que, jusque là, ils traitaient l’Internet comme un gadget ou un effet de mode, et que, tout à coup, ils se disaient : on va quand même regarder cela d’un peu plus près, on ne sait jamais !

Comment avez-vous vécu la période automne 1999-printemps 2000 ? Que faisiez-vous ?

J’ai revendu Imaginet à l’été 1998 et j’en suis resté le président jusqu’en janvier 2001. Dès 1998, j’ai commencé à investir dans des start-up et, à partir du printemps 1999, j’ai commencé à ralentir mes investissements mais sûrement pas suffisamment... J’ai donc quand même eu la chance de passer entre les gouttes... À ce jour, j’ai investi dans environ vingt-six start-up. Sept d’entre-elles ont déposé et cinq ou six sont en risque. Si cela se confirme et que je m’en sorte avec un taux de réussite de 50 % ce serait miraculeux par les temps qui courent... J’y verrais sans doute plus clair d’ici à la fin de l’année.

Comment analysez-vous aujourd’hui cette frénésie de huit mois ?

C’est un peu comme si nous avions tous pris de l’extasy (les costumes trois pièces des grandes banques anglo-saxonnes eux avaient dû prendre double ration). Sous exta, on aime tout le monde, on trouve tout le monde beau et intelligent... En fait, comme toutes les drogues, au début c’est génial et puis, au fur et à mesure, pour retrouver les mêmes sensations, on doit augmenter les doses (montants levés et valorisation, par exemple...). Enfin, comme toutes les drogues, le plus dur c’est la descente ! Je ne sais pas si vous avez connu un jeu d’argent de type pyramidal qui a fait fureur à la fin des années 80, on appelait ça "Les avions". En résumé, les derniers qui rentraient dans le jeu perdaient leur mise... Mais tant que personne ne disait "Stop ! J’arrête ce jeu de con", ça marchait.

Quel a été, selon vous, le signal de la chute des dotcoms ?

Je crois que, pour moi, le symbole a été le dépôt de Boo. Paradoxalement, la décision des actionnaires de dire "Stop ! on arrête les frais", me laissait penser, à l’époque, que nous rentrions enfin dans une phase plus mature de la netéconomie.

Que faites-vous aujourd’hui ?

Je suis vice-président de l’agence Fullsix (ex-Grey interactive) au côté de Marco Tinelli, qui l’a fondé et en assure la présidence... Depuis juillet, nous avons changé d’actionnaire de référence. C’est maintenant l’agence Inferentia, premier groupe de communication interactive en Italie (coté au marché de Milan), qui est l’actionnaire majoritaire de Fullsix en lieu et place de l’agence Grey. Parallèlement à mes fonctions chez Fullsix, je vais sans doute remonter une société, toujours dans l’Internet.

Croyez-vous toujours autant à Internet ?

Plus que jamais. Je dis souvent que les années que nous venons de vivre me font penser à mai 68. Quelque chose de très intense et de passionnel (d’autant plus que cela s’est passé sur une très courte période). Le sentiment de "faire" la révolution, que tout allait changer, que l’imagination allait enfin être au pouvoir, qu’il n’y avait plus de règles, plus d’autorité... "Sous les pavés, le Nasdaq !". On est même allé jusqu’à pérorer quelques déclarations que l’on regrettera, sans doute, dans quelques années (notre période trotskiste..). Tout y est. Et puis, en juillet 68, les Français partent en vacances, le calme semble revenu. On se dit que le soufflet est retombé. Beaucoup expliquent déjà que tout cela n’avait pas de sens, que ce n’était pas grand chose, que ce n’était qu’un feu de paille, que tout rentre enfin dans l’ordre, qu’ils l’avaient bien dit... Et pourtant, plus de 30 ans après, on le sait bien ! Après mai 68, plus rien n’a jamais été pareil ! La netéconomie achève dans la douleur sa première crise de croissance. "C’est la fin du début et pas le début de la fin, et ce qui est sûr c’est que rien ne sera plus jamais tout à fait comme avant !"

Croyez-vous au commerce en ligne ? Croyez-vous à l’avenir du Web non marchand ?

Le commerce en ligne se développera de façon significative quand trois conditions seront enfin remplies. Un : la fin de la psychose sur la sécurité dans l’utilisation de la carte bleue sur le Net, où se développent de nouveaux moyens de paiement. Deux : le développement de l’accès haut débit. Trois : des coûts forfaitaires concernant les communications téléphoniques liées à l’accès. J’ajouterai également une meilleure ergonomie pour beaucoup de sites marchands et une meilleure logistique. Mais certaines enseignes s’en sortent déjà pas mal de ce côté-là ! Pour le Web non marchand, j’ai du mal à croire au tout payant ou au tout publicité. Quoi qu’il en soit, pour beaucoup de sites non marchands, la survie dépendra toujours du retour à la croissance du marché publicitaire. Beaucoup de sites, quelle que soit leur qualité, n’auront jamais la légitimité suffisante pour faire payer l’accès à leurs contenus.

Comment voyez-vous les années à venir ?

 ?!

Croyez-vous toujours dans ce qu’on a appelé la "netéconomie" ?

La netéconomie n’est ni un mythe, ni un dogme. Ce n’est pas, non plus, un miracle, ses aficionados ne faisaient pas partie d’une secte... Il ne s’agit donc pas de croire ou de ne pas croire dans la netéconomie, mais plutôt d’évaluer son impact sur l’économie en général, sur les changements dans les relations à l’intérieur même de l’entreprise, sur de nouveaux modes de travail ou de communication, sur les modes de financement des entreprises, etc. Mon avis est donc que cet impact est énorme et que l’onde de choc ne fait encore que nous effleurer.

Quelles vont être, selon vous, les futures grandes échéances et que vont-elles apporter ?

La démocratisation du haut débit sera capitale dans le développement de la netéconomie. Cela aura sûrement des répercussions, par ricochet. Plus c’est rapide et plus je l’utilise et plus nous serons nombreux à l’utiliser, plus je visionnerai de vidéos, plus j’écouterai de musique. D’où des répercussions sur le renouvellement du matériel, sur le commerce électronique, sur la publicité en ligne, etc. Autre échéance importante : le démarrage de l’UMTS, tant décrié, sera certainement une phase capitale dans le développement de la netéconomie. Que ce soit un succès ou un échec, les répercussions seront très importantes.

Internet en France - 7 Ans d'aventures
 
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