La reconnaissance faciale a bonne mine...
Alors que le marché de la reconnaissance faciale explose, au bénéfice de la société américaine Visionics, les défenseurs des libertés civiles tentent d’alerter l’opinion sur les risques et défaillances de cette technologie.
Le marché de la reconnaissance faciale ne s’est jamais aussi bien porté aux ...tats-Unis. La psychose engendrée par les attentats du 11 septembre profite largement à la société Visionics, le leader américain des solutions de surveillance par reconnaissance faciale, et inquiète de plus en plus les défenseurs des libertés civiles. L’American Civil Liberties Union (ACLU) a d’ailleurs exprimé son opposition à l’utilisation de ce système, dans un communiqué publié jeudi 1er novembre. Dans cette lettre, l’ACLU rappelle l’importance du respect de l’équilibre entre les bénéfices de la surveillance et les risques intrusifs qu’elle comporte. Cet avertissement intervient au moment où, croulant sous les commandes de plusieurs aéroports américains, la société Vionionics vient d’obtenir d’ADT security service - une compagnie qui équipe une centaine d’aéroports en systèmes de contrôle - qu’elle utilise son procédé de reconnaissance faciale. Parallèlement, le Parlement américain se prépare, cette semaine, à voter la mise en place d’un plan de sécurité pour les aéroports, déjà approuvé unanimement par le Sénat, qui prévoit la mise à disposition de 28 000 agents de contrôle.
"Ça ne fonctionne pas"
Devant cette recrudescence sécuritaire, l’ACLU tente de faire entendre sa voix. Se référant à un rapport du ministère américain de la Défense sur l’importante marge d’erreur attribuée à cette technologie, l’ACLU assure que les bénéfices sécuritaires du système sont "minimes voire inexistants, pour une simple et bonne raison : cette technologie ne fonctionne pas". Pour appuyer ses propos, l’organisation rappelle que plusieurs agences gouvernementales, comme le service de l’immigration et de la naturalisation, ont abandonné leurs recours expérimentaux à la reconnaissance faciale car le système manquait d’efficacité. "Le logiciel est facilement trompé par un changement d’apparence (coiffure, port de lunettes, poids, âge, déguisement, etc.). Les erreurs de comparaison entre les photos contenues dans la base de données et les personnes filmées sont nombreuses, sans compter les personnes arrêtées par erreur à la suite d’une mauvaise reconnaissance par le système", explique le communiqué de l’ACLU. La conclusion de l’organisation est simple : "Plus qu’une réelle sécurité, cette technologie crée seulement un faux sentiment de sécurité."