Depuis que trois cas d’anthrax ont été découverts en Floride, la peur d’une attaque bactériologique est omniprésente dans la population américaine qui se rue sur les pharmacies en ligne.
Les pharmacies on-line américaines sont prises d’assaut, et les commandes du seul antibiotique recommandé par la FDA (Food and Drug Adminstration) pour lutter contre la maladie du charbon, le Cipro, explosent. Le site VirtualMedicalGroup.com, par exemple, enregistre une centaine de commandes par jour. Le site canadien Healthmeds.com s’est refusé pendant un temps à commercialiser le fameux médicament. Mais sous la pression des clients, les responsables se sont résolus à le rendre disponible dans leurs cyber-linéaires. "Des gens nous envoyaient des e-mails pour nous dire que posséder du Cipro (...) devrait être un droit de chaque citoyen américain. Et bien que nous ne voulions pas participer à cette hystérie collective, nous nous sommes résolus à commercialiser le Cipro. L’opinion populaire est ce qu’elle est", explique, un peu désabusé, le responsable de Healthmeds.com dans les colonnes de Wired. Sur Drugstore.com, les ventes de Cipro ont largement doublé, et ce malgré un tarif prohibitif.
3 500 francs le traitement
Pour être efficace, une dose de 500 mg d’antibiotique doit être prise toutes les douze heures pendant 60 jours. À raison de 30 francs la dose, le traitement coûte plus de 3 500 francs. Mais, à moins de savoir que l’on a été contaminé, il est assez difficile de se prémunir contre l’anthrax. Le traitement doit en effet débuter avant l’apparition des premiers symptômes, c’est-à-dire avant que la maladie se déclare. Ce qui peut prendre de dix jours à six semaines après l’inhalation de l’anthrax (s’il s’agit d’une contamination par voix pulmonaire, hypothèse la plus probable dans le cas d’attaque bioterroriste). Une prise préventive de Cipro est déconseillée par les médecins, car elle peut entraîner une résistance à l’antibiotique.
Vaccin réservé aux militaires
Le Cipro est habituellement prescrit pour soigner, entre autres, des infections respiratoires, les bronchites sévères ou la tuberculose. Et s’il existe bien un vaccin contre l’anthrax, il est réservé aux militaires car disponible en trop faible quantité pour être distribué aux civils. En France, l’Institut Pasteur a bien reçu quelques appels de particuliers qui souhaitaient se renseigner sur l’anthrax, mais le flot d’appels est venu des médias. Quant à la ruée sur le Cipro, elle ne peut arriver en France car les antibiotiques ne sont délivrés que sur ordonnance.
L’anthrax connaît trois formes différentes. La forme pulmonaire est la plus grave, elle se contracte en inhalant des bactéries d’anthrax. C’est de cette forme qu’est décédé le photographe du Sun en Floride, et dont souffrent les deux autres victimes. La forme cutanée est la plus courante (95 % des cas d’anthrax), et elle se soigne relativement bien. Enfin, la forme digestive, extrêmement rare, se contracte en ingérant de la viande contaminée. Les premiers symptômes de l’anthrax ressemblent à s’y méprendre à ceux d’un vilain rhume, fièvre, douleurs et toux. Mais, rapidement, ces signes sont suivis d’une baisse de tension, de sueurs et d’hémorragies. La mort survient environ trois jours après les premiers symptômes.
L’article de Wired à propos de la ruée américaine sur le Cirpo:
http://www.wired.com/news/conflict/...
Tout sur le Cirpo sur le site d’Healthsquare:
http://www.healthsquare.com/pdrfg/p...