Avancée spectaculaire dans le domaine de la chirurgie assistée par ordinateur : les robots seront bientôt capables de conduire les opérations de A à Z, sans l’aide d’un chirurgien.
Les robots savent opérer les patients depuis plusieurs années. Yeux, cœur, cerveau, foie : ils sont capables de travailler sur tous les organes, avec une précision d’orfèvre. Mais, jusqu’à présent, ils se contentent de suivre les instructions du chirurgien. À partir d’un scanner ou d’une IRM, ce dernier doit en effet indiquer à la machine l’endroit de l’incision et le chemin à parcourir pour parvenir jusqu’à la cible à atteindre. Les robots opèrent ensuite seuls, soit en effectuant des gestes préprogrammés, soit en suivant les directives d’un chirurgien qui agit à distance. Les premiers robots chirurgiens datent d’une dizaine d’années. Ils effectuaient des gestes simples, comme la perforation d’os dans le cas de poses de prothèses de hanche ou de genou, par exemple. Aujourd’hui, ces machines se montrent plus habiles. Un robot comme Pathfinder, mis au point par l’entreprise britannique Amstrong Healthcare, se révèle capable d’intervenir dans le cerveau dans le cadre de traitement de l’épilepsie, de la maladie de Parkinson ou de tumeurs.
Trajectoire idéale vers le foie
À l’heure actuelle, seule l’étape qui consiste à établir la trajectoire des instruments dans le corps du malade reste donc déterminée par le chirurgien. Il établit ce parcours à partir d’une image du corps du patient - scanner ou IRM - reconstituée en 3D sur un écran d’ordinateur. Ce ne sera bientôt plus le cas. Dans les prochaines années, le robot trouvera, de lui-même, le chemin idéal pour atteindre sa cible. Il saura éviter les vaisseaux et les organes qui lui barrent la route. Il se baladera sans aide, non seulement dans le cerveau, qui reste immobile pendant une opération, mais aussi à l’intérieur d’organes en mouvement, comme le cœur, les poumons ou le foie. À l’IRCAD (l’Institut de recherche contre les cancers de l’appareil digestif de Strasbourg), les équipes de Luc Soler, chef de projet, mettent la touche finale à un programme qui permettra à un robot de calculer la trajectoire idéale vers le foie des patients.
Essais sur l’homme en 2003
Les premiers essais sur l’animal auront lieu en février 2002. Les essais sur l’homme en 2003. Un robot enfoncera, alors, dans un corps humain, une sonde capable, grâce à l’émission de radiations, de détruire une tumeur en la brûlant. "Avec ce type de programme, nous obtiendrons plus de précision, explique Luc Soller. Cette méthode permettra aux chirurgiens, qui surveillent et supervisent l’opération, d’opérer des tumeurs difficiles à atteindre manuellement, et dont le volume est inférieur à 3 centimètres. Des gestes impossibles à réaliser à l’heure actuelle."