L’opérateur télécom pour entreprises supprime 3 000 emplois. Une décision présentée comme l’application logique du calendrier de fusion avec Global One, une filiale de France Télécom.
Les télécoms n’en finissent pas de se serrer la ceinture. Equant a annoncé jeudi 23 août qu’il allait licencier 3 000 personnes, dont 1 500 avant la fin de l’année. L’opérateur télécom spécialisé dans le service aux entreprises se sépare donc de 20 % de ses 13 300 collaborateurs. La décision a été présentée comme l’application logique du calendrier de fusion avec Global One, une filiale de France Télécom. Intervenue il y a deux mois, l’entrée dans le groupe de l’opérateur historique français prévoit en effet une réduction des coûts d’exploitation de l’ordre de 300 millions de dollars par an dès 2003. Pour y arriver, Equant taille donc dans le vif de ses effectifs et espère y trouver 100 millions de dollars d’économies par an. Les 40 millions de dollars de charges exceptionnelles générées par la restructuration seront assumés pour moitié par France Télécom.
Rester le leader
Les licenciements devraient affecter tous les pays dans lesquels Equant est présent, sans que le détail de la répartition soit connu. Equant emploie 2 416 personnes en France. Soucieux de se montrer sous son meilleur jour, Equant parle dans son communiqué de right-sizing, un ajustement "à la bonne taille" et non pas de down-sizing, terme généralement utilisé pour les réductions structurelles. "De telles de décisions, quoique difficiles, n’en restent pas moins essentielles pour qu’Equant conserve et renforce sa position de leader sur le marché du transfert de données pour les entreprises", s’est justifié le PDG, Didier Delepine. Equant revendique 3 700 entreprises clientes et est présent dans 220 pays. Rassurante, la société rappelle qu’elle compte augmenter son chiffre d’affaires et passer de 2,76 milliards de dollars en 2000 à plus de 3 milliards de dollars cette année (chiffres cumulés Global One et Equant).
Dégringolade boursière
Comme beaucoup d’actions de groupes de télécommunications, le cours d’Equant dégringole depuis plusieurs mois : coté à plus de 30 euros début juin, il était à 11,45 jeudi 23 août, une heure avant la clôture du CAC 40, après avoir touché son plus bas historique la veille à 11,20 euros. France Télécom perd, lui, 4,49 % et tombe à 38,30 euros, son plus bas niveau depuis 1998. Alors que les télécoms ne parviennent pas à sortir de la crise, la santé catastrophique de la Bourse réduit souvent à néant les bénéfices des grandes fusions initialement lancées pour séduire les marchés financiers. "Création de valeur", "synergies", où êtes-vous ?