Oublié Ricky Martin, enfoncée Madonna, annihilés les Iglesias ou même la lambada. Le showman de l’été est américain et il a fait exploser le Net avec son tube I-LOVE-THIS-COMPANY. Mesdames et messieurs, Steve Ballmer, accessoirement PDG de Microsoft. À première vue cela surprend et le New York Times s’interroge sur le succès d’une vidéo où Ballmer fait une arrivée fracassante à ce qui semble être une réunion de salariés de l’entreprise. Sur l’air de Get on your Feet de Gloria Estefan, il saute et court en hurlant sur scène pendant une minute dans un numéro d’entrée que ne renieraient pas les meilleurs catcheurs. Après avoir repris sa respiration (pendant un instant, le public et les internautes craignent le pire, apoplexie, évanouissement ?), Ballmer, tel le Christ, délivre son message aux brebis égarées : "J’ai quatre mots pour vous : I love this company ! YEAH !" (j’aime cette société ! Saperlotte !).

Arrivée du service médical

Effectivement, cela fait cinq mots, ce qui laisse quand même songeur sur la puissance de calcul des dirigeants de Microsoft, mais à ce moment-là, Ballmer a, de toute évidence, perdu toute notion de la réalité. la vidéo s’arrête, avant l’arrivée probable du service médical d’urgence. Le quotidien new-yorkais a bien sûr interrogé un porte-parole de Microsoft qui refuse de dévoiler où et quand cette vidéo a été tournée mais qui reste lucide sur les qualités de son patron : "Les employés de Microsoft adorent la façon dont Steve est enthousiasmé par l’entreprise et l’industrie du logiciel. Nous sommes content qu’il dirige Microsoft." Le contraire eut été étonnant. Le New York Times ne résiste pas non plus à citer quelques réactions relevées dans les forums.

Positif au crack

La plupart des interventions tournent autour de la consommation de substances illicites : "Ils ne doivent pas faire des tests antidrogue chez Microsoft, Ballmer doit être positif au crack/" D’autres intervenants pointent sur le forum de kuro5hin, un site d’information favorable à Linux, des fautes de goût bien plus graves, comme le choix d’une chanson des années 80, qui plus est interprétée par Gloria Estefan, "pour accompagner l’entrée du patron d’une entreprise résolument tournée vers l’avenir". Les conclusions sont assez tranchées : "La vidéo nous a appris quelques choses sur Microsoft : ses patrons ne savent pas danser ; cette pitoyable imitation de la danse du poulet version funky me laisse un drôle de goût dans la bouche ; Ballmer ne fait pas de sport ; dans l’image 394 on voit clairement une bosse dans la poche gauche qui indique la présence d’une pipe à crack." Ballmer n’a pas à se faire de mouron : on accuse toutes les grandes rockstars de se droguer. Car c’est là le principal enseignement de l’histoire, Ballmer est maintenant une rockstar que d’aucuns n’hésitent pas à comparer à The Who (souvenez-vous de ce qui arrivaient aux instruments de My Génération). C’est la rançon du succès, les parodies fleurissent sur la Toile.