Le business des pornocrates en ligne propose, à lui seul, un concentré
des arnaques en cours sur le Web. Inventaire des principales erreurs à éviter.
Pub mensongère en stock
Loana à poil sur le Web ou, plus précisément : « Plus de quinze extraits de la vidéo hard de Loana, certifiés sans trucage ni arnaque ! » Bien évidemment, il suffit de se rendre sur le site en question pour s’apercevoir que ces vidéos n’ont jamais existé... La pub mensongère, tout comme les fausses annonces, font flores dans le porno en ligne. La chose n’est pas nouvelle : au bon vieux temps du minitel, des centaines de femmes plus pulpeuses les unes que les autres intervenaient soit disant « en direct », alors qu’il s’agissait de robots, ou d’« animatrices » (généralement de sexe masculin) payé(e)s pour entretenir l’illusion. Dans le même genre, et toujours sur le Web, un grand nombre de sociétés privées passent de vraies-fausses petites annonces « de particulier à particulier » pour rabattre les gogos clients vers leurs services payants. Mieux vaut donc être vigilant car vous vous voyez, vous, au commissariat, en train de porter plainte pour publicité mensongère contre un site porno ?
Sites gratuits à 9 francs la minute
Reprenons l’exemple de Loana. Ses vidéos pornos seraient accessibles « gratuitement » pour qui cliquerait « là » : nul besoin de sortir sa carte bancaire, ni de s’abonner, de devoir remplir tout plein de formulaires ou encore d’avoir à payer. Il suffit tout simplement de télécharger un « kit de connexion » qui, une fois installé, déconnecte l’internaute du Net pour le rebrancher sur le Kiosque Micro de France Télécom, « service d’accès à Internet avec paiement à la durée », de type minitel. Et le « gratuit » se retrouve, pour le coup, facturé 9,21 francs la minute, soit 550 francs de l’heure ! Le site amourenfrance.com rapporte ainsi l’histoire de Patrick, à qui l’opérateur national a facturé 116 000 francs de communications ! Dure, la facture, pour du « gratuit », d’autant que ceux qui protestent se font généralement rembarrer : ils n’avaient qu’à bien lire la mention de la tarification, souvent quasi-illisible, sinon existante. Mais qui irait porter plainte, et risquer de dévoiler que le porno l’a arnaqué ?
Debout les damnés du sexe
Mais les premières véritables victimes des pornocrates du Web sont les travailleuses (et travailleurs) du sexe. Combien de femmes, ayant posé nues devant l’objectif de leur amant, ou d’un photographe « pro » (contre argent sonnant), se retrouvent aujourd’hui à poil sur des milliers de sites et de CD ? Et ce, sans avoir été consultées, ni rémunérées, pour ce genre d’exhib’ cyber. Des dizaines de milliers de photos, acquises sans bourse délier puisque pompées dans les newsgroups ou chez les concurrents, finissent ainsi dans les galeries payantes des sites de charme, ainsi que, cryptées, sur les CD-Roms offerts « gratuitement » avec les magazines de charme. L’éditeur empoche ainsi non seulement l’argent du mag’ + CD, mais aussi celui du temps passé sur minitel à chercher les codes d’accès (pour voir les photos « en clair »). Une seule et même photo, piratée pour pas un rond, se retrouve ainsi multi-diffusée, surexploitée et rentabilisée à différents niveaux, sur supports papier, CD, Internet... Ce qu’on appelle, aussi, le « multi-média », au grand dam de celles et ceux qui ont un jour tombé la chemise, mais ne touchent aucunes royalties. Mais qui irait porter plainte pour violation des droits d’auteur, ou bien encore du droit à l’image ?