La méga-réunion européenne de hackers s’est tenue à Enschede aux Pays-Bas, du 9 au 12 août. Ordinateurs en surchauffe sous des tentes reliées au réseau, script kiddies, old school et super hackers dans tous leurs états...
"Je sors de la conférence machin-chose, c’était naze", explique ce hacker. Il ne désespère pas et compte beaucoup sur l’atelier "cartes à puce" qui arrive car le "prof" est une "bête qui est venu des ...tats-Unis avec du matériel". La plupart des conférences de HAL n’apprennent sans doute pas grand chose aux hackers de légende qui se sont réunis pour Hackers at Large (HAL). Les autres écouteront quelques célébrités expliquer le dernier bug qu’elles ont déniché. HAL est une réunion qui s’est tenue quatre fois, à intervalles de quatre ans et qui change de nom à chaque fois (la précédente, en 1997, d’appelait HIP : Hacking in Progress).Cette année, les 2 000 participants arrivés sur le site vendredi soir, se sont entassés dans des tentes de toutes tailles, immédiatement reliées au Réseau. Sur le campus de l’université de Twente à Enschede. Les participants arrivent d’Allemagne, toute proche, des ...tats-Unis, de France... Ils représentent à peu près tous les courants, du débutant au script kiddy en passant pas les old school et jusqu’aux super hackers. C’est leur fête européenne. Comme il y a Defcon aux ...tats-Unis, il y a HAL en Europe. Au vrai menu de Hackers at Large, il y a surtout la fête. C’est un bon moyen de se retrouver dans la vraie vie et de discuter de l’avenir du Réseau, de l’impact de la société sur celui-ci comme des bugs et autres matériels informatiques.
Obscurité et paillettes...
Les groupes les plus actifs et les plus connus sont là. Ils se sont vite retrouvés sur le campus et se déplacent d’une tente à l’autre, d’une conférence à la tente principale où chauffent 24 heures sur 24 les ordinateurs portables. Dans le cyberespace tout proche, des gigaoctets de code changent de mains. "Je dois absolument ramener la dernière exploit’ pour SSH", glisse un hacker l’oeil pétillant. SSH est le moyen le plus sécurisé pour établir une liaison avec un ordinateur distant et il est installé sur la plupart des serveurs. Croisé quelques heures plus tard, le même hacker confie que "ça y est", il ne repart pas les mains vides... Cette exploit’ est "privée". Ce qui veut dire que le grand public n’est pas au courant de son existence. La plupart des administrateurs de serveurs non plus... Ces hackers-là ne passent pas 24 heures sur 24 la tête plongée dans leur écran. Ce sont les plus fêtards d’entre tous. Les autres, la majorité des jeunes installés dans la grande tente principale, ne recherchent pas la discrétion (l’obscurité pour vivre tranquille). Au contraire, ils affichent ostensiblement leurs systèmes d’exploitation Linux (signe distinctif du vrai rebelle évidemment...) au nez de tous les journalistes qui passent. C’est la lumière et les paillettes, la concrétisation intellectuelle de l’appartenance à un groupe : celui des hackers. Ils sont rivés à leurs écrans en permanence, même en ingurgitant leur petit déjeuner. Comme si leur vie en dépendait. Il est vrai que dehors, à Enschede, il pleut. Il n’y a donc peut-être pas grand-chose de mieux à faire que de plonger dans le cyberespace.