Des juges de la cour d’appel de San Francisco s’insurgent contre la cybersurveillance... exercée sur leurs postes de travail.
Alors qu’une récente enquête de l’American Managment Association indique que près de 78 % des entreprises américaines surveillent les pratiques informatiques de leurs salariés, ces derniers sont de plus en plus soucieux de cet espionnage de bureau... Mais hésitent à s’y opposer. Pas évident de contester un système sous peine de perdre son travail ! Pourtant, la récente révolte d’un groupe de juges américains de la cour d’appel de San Francisco pourrait bien leur donner du courage.
Insurrection au tribunal
Au nom du respect de la vie privée, ces magistrats s’opposent, depuis quelques mois, aux logiciels de filtrage installés sur leurs postes, ainsi que sur tous les autres ordinateurs de l’administration judiciaire. Les filtres servent à détecter les fichiers musicaux, vidéo et bien sûr les textes et photos à caractère pornographiques. Une disposition courante dans la plupart des entreprises américaines, utilisée d’abord dans le souci de préserver la vitesse de pointe de leurs serveurs, et aussi de contrôler le travail de leurs employés. C’est bien ce qui irrite les magistrats, engagés depuis le mois d’avril 2001 dans une guerre d’opinion contre l’administration judiciaire qui refuse de retirer son programme informatique. Au mois de mai dernier, pour afficher leur détermination, les juges ont même ordonné au responsable informatique de désinstaller les filtres pour une semaine, le temps de trouver un compromis. Aujourd’hui, aucun accord n’a réussi à émerger. Mais les juges ont rendez-vous le 11 septembre avec la conférence judiciaire des ...tats-Unis (Judicial Conference of the United Sates) instance suprême chargée, entre autres choses, de s’intéresser aux problèmes administratifs des cours.