La société Troover.com commercialise un audit mené sur 2 000 sites municipaux avec des conseils stratégiques en prime. Transfert vous en livre un aperçu... Plutôt déprimant.
Non, Internet n’est pas un produit de luxe, alors pourquoi les municipalités hésitent-elles à s’en servir ? Peut-être parce qu’elles ne savent pas comment l’utiliser ? C’est en tout cas, l’un des constats de l’étude menée sur trois mois (de la mi-avril à la mi-juillet 2001), par Troover.com, une jeune société d’audit, auprès de 2 000 sites municipaux officiels. Pourquoi seulement 2 000 communes alors que notre douce France en compte plus de 36 000 ? La réponse est tristement évidente : parce qu’il n’y en a pas plus. Eh oui, selon l’étude, "moins de 5 % des mairies peuvent se targuer d’avoir un site Internet".
Les communes plutôt passives sur le net
Après avoir passé au crible, les contenus des sites municipaux (présentation, services proposés, interactivité, originalité des informations etc) et leur référencement dans les moteurs de recherche, leur classification a été établie selon une cinquantaine de critères. Elle aboutit à la distinction de deux adjectifs distinctifs : les sites dit "interpassifs" et leurs opposés, les "interactifs". On l’aura deviné, "interpassifs" désigne les sites livrant une présentation générale de la ville, des informations sur le fonctionnement de la municipalité et sur l’économie locale. En résumé : une brochure améliorée sur les attraits de la commune. Les "interactifs" tentent, eux, de "réduire les lourdeurs administratives" en proposant des services en ligne, des renseignements pratiques comme la météo ou les emplacements des conteneurs à bouteilles dans la ville. Ils se risquent aussi, plus rarement, à "rapprocher les élus des électeurs" en permettant aux citoyens de participer aux conseils municipaux via le Net. Seulement voilà, moins de 1/5e des sites est du genre "Interactif", la majorité serait plutôt de tendance passive.
La taille n’égale pas la qualité
Rien d’étonnant, alors, à ce que seulement 1 % des communes utilisent le web comme un outil différent des autres moyens de communication. Ces 1 % ne concernent nullement les mairies les plus importantes en nombre d’habitants. La qualité des sites ne dépend donc pas de la taille des communes. D’ailleurs, 13 communes de moins de 10 000 habitants font partie des 50 sites municipaux les mieux référencés dans les moteurs de recherche. Enfin, il existe à l’évidence au moins autant de sites non officiels (sites réalisés par des particuliers, des sociétés, etc.) que de sites officiels. Si l’on y ajoute que - parmi les sites analysés par l’étude - seule la moitié des "officiels" affichent clairement la mention "site officiel de la ville de..." sur leurs pages web, l’avenir des communes françaises sur le Réseau semble partir avec quelques handicaps.