Les actionnaires remettent quatre millions d’euros au pot pour soutenir la web TV. B to B et réductions de coûts : la chaîne fait toujours le dos rond.
Lors de l’assemblée générale du 19 juillet, les actionnaires de Canalweb ont consenti à renflouer la webTV, qui peine sur un marché dévasté. L’augmentation de capital, qui ne concerne donc aucun nouvel investisseur, est assumée par les actionnaires en place : le PDG jacques Rosselin, le particulier Pierre Bergé, Oleron Participations (groupe Yves Saint-Laurent), le fonds de placements Galileo et le groupe Sud-Ouest en tant que fondateurs et la banque hollandaise Nesbic, Paribas, la banque suisse Von Tobel et le fonds Appollo Invest, pour ceux arrivés lors de la dernière levée de fonds. En mai 2000, Canalweb avait récolté 130 millions de francs mais a, depuis, connu toutes les difficultés du secteur. Et souffert de sa structure importante qui dépensait, vers le mois de février, six à sept millions de francs par mois.
7 000 heures d’archives
Dans la tourmente, Canalweb fait le dos rond : réduction des coûts, développement de contenus sur abonnements et de chaînes payantes, développement d’activités pour les entreprises (B to B). Pour alléger les frais, la télé a réduit en quelques mois ses effectifs de 130 à 90 salariés. D’autres intermittents devraient encore partir à mesure que la production en interne s’allège. Les émissions "fraîches" produites sont passées d’environ 70 à 15. En septembre, dix émissions, dont quatre produits d’appel grand public, seront la vitrine de Canalweb. Pour le reste, la chaîne exploite en rotation ses 7 000 heures d’archives, sur le principe de la vidéo à la demande. Censé élargir la base d’abonnés au grand public, le lancement du kit d’abonnement gratuit sur CD-Rom Canalweb Lite (lire interview de Jacques Rosselin), prévu en juin, a été repoussé et l’effort marketing de mise en place ne se fera qu’à la rentrée. Canalweb a préféré se consacrer au lancement, début juillet, de My Sexy TV (lire Transfert n°16), sa chaîne porno pay-per-view (69 francs par mois ou 2,21 F/minute). Il serait encore trop tôt pour tirer des conclusions de cet essai.
Tenir jusqu’à fin 2002
La dernière jambe du plan de survie est l’activité B to B. Et ce n’est pas la moindre puisqu’elle représenterait toujours 80 % du chiffre d’affaires et aurait déjà rempli ses objectifs de CA pour 2001. Comme lors du sommet des riches à Davos ou de la dernière réunion de la Banque mondiale, Canalweb joue les webcasters officiel et rentre de l’argent en tant que prestataire technique. Enfin, la chaîne se félicite de l’arrivée de Jérôme Mendiela en tant que directeur marketing. Le PDG-fondateur de la place de marché méditerranéenne e-tabadol.com devra continuer à développer la syndication de contenu, déjà en place sur des sites comme Voilà ou Free. S’il apporte de la visibilité, ce genre de diffusion donne souvent lieu à des échanges et rapporte, en réalité, peu de cash. Selon la ligne officielle, l’équilibre devrait toujours être atteint vers début 2004 et l’argent frais devrait permettre de tenir jusqu’à fin 2002. Le Saint-Graal reste toujours la généralisation du haut débit mais celui-ci n’a pas précisé quand il arriverait...