La justice américaine va devoir se prononcer sur l’intrusion par le FBI dans l’ordinateur personnel d’un parrain de la mafia.
Le fils de "Little Nicky" n’est pas un tendre, mais il a quand même droit à un peu de vie privée. C’est du moins ce que déclarent ses avocats qui veulent empêcher le FBI d’utiliser des preuves très embarrassantes pour Nicodemo S. Scarfo Junior. Petit rappel des fait avec le New York Times : en janvier 1999, le FBI perquisitionne les bureaux de Scarfo avec un mandat. Ils récupèrent un disque dur, mais le contenu de ce dernier est crypté grâce au logiciel PGP. Les limiers retournent alors chez le mafieux et installent "subrepticement", dit le New York Times, un système Key logger qui enregistre les touches tapées sur l’ordinateur. Troisième visite du FBI quelques mois plus tard pour récupérer les données de leur mouchard. Ils trouvent un mot de passe : nds09813-050. Jackpot ? Pas encore, car le mafieux prévoyant a changé son mot de passe et le disque dur initial reste illisible.
Les nouveaux plombiers du FBI
Mais ce mot de passe permet de lire des copies des fichiers incriminés retrouvés sur des disquettes au domicile de Scarfo. Le FBI aurait enfin la preuve de l’implication du parrain de Philadelphie dans les jeux, notamment à Atlantic City, et dans les prêts à intérêt. Des intérêts très élevés puisqu’ils s’élèveraient à 152 % par an. Mais les méthodes employées font hurler les avocats. Le Key logger est-il anticonstitutionnel ? C’est la grande question à laquelle le juge fédéral de Newark devra répondre aujourd’hui. Déjà, en juin, la Cour suprême avait limité l’usage par la police des caméras thermiques pour voir à l’intérieur des maisons. Le FBI refuse toujours de donner la moindre précision technique sur son mouchard et craint le pire. Pour une fois que le FBI avait réussi un coup...