La géolocalisation s’immisce peu à peu dans le monde de la téléphonie mobile. En France, c’est Orange qui a tiré le premier, en présentant des services Wap, et deux jeux tirant parti de la localisation de nos portables.
Orange, la branche téléphonie mobile de France Télécom (FT), a lancé, il y a près d’un mois, et un peu en catimini, les premiers services Wap tirant pari de la géolocalisation, cette technique qui permet de repérer la position géographique de chaque téléphone portable. C’est le premier opérateur français à proposer de tels services. Techniquement, Orange a fait appel au Mobil Positioning System (MPS) d’Ericsson, qui permet de situer un téléphone à 500 mètres près. La Cnil (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) a été largement consultée, et a obtenu qu’un message à valider apparaisse avant chaque connexion faisant appel à des services géolocalisés. Sur le portail Wap d’Orange, la rubrique ne paie pas de mine. Baptisée "À proximité", elle propose des restaurants, des stations services, ou des idées de sortie en fonction de l’endroit où l’on trouve. La branche de France Télécom ne fournit pas le contenu mais seulement les coordonnées géographiques du téléphone à des sociétés spécialisées. Le guide Michelin, La Poste, le Guide du Routard ou Mappy fournissent ainsi le contenu. S’il est trop tôt pour faire un bilan de la rubrique "À proximité", FT avoue sans mal que pour un service n’ayant pas eu de campagne de communication, les résultats sont très encourageants. Accessible à tous les possesseurs de terminaux Wap, et pas seulement aux abonnés d’Orange, ce service est facturé comme n’importe quelle consultation Wap, c’est-à-dire à la durée.
Vous téléphoniez, et bien jouez maintenant
Loin de s’arrêter là, le département Recherche et Développement de France Télécom vient de présenter deux jeux utilisant la géolocalisation. Ils ont été testés pendant deux mois, à Marseille, par 170 volontaires. Le premier, GeoQuête, a été développé avec l’aide de Ludigames. C’est une sorte de jeu de piste culturel, qui entraîne les joueurs dans différents quartiers de la cité phocéenne. Plusieurs énigmes ponctuent le jeu, et conditionnent le passage des étapes. La géolocalisation est ici un moyen de vérifier que le joueur se trouve au bon endroit, et qu’il ne triche pas. Orbital, le second jeu, a été développé lui avec l’aide d’Infra Worlds, anciennement Infra Games. Il s’agit d’un jeu d’aventures spatiales alternant combats et commerce qui vise un public plus confirmé. En se déplaçant dans la ville, le joueur multiplie les possibilités et la richesse du jeu. Si les deux jeux ont eu un accueil très positif selon FT, l’opérateur téléphonique admet que l’aspect graphique assez pauvre (dû au Wap) a pu en rebuter certains. Si techniquement donc, les jeux géolocalisés sont prêts, Orange se refuse pour l’instant à communiquer une date de sortie. L’arrivée prochaine du GPRS pourrait, cependant, accélérer les choses, et améliorer la convivialité de l’interface. La précision de la localisation devrait également être fortement améliorée grâce aux prochaines générations de téléphone, et atteindre 50 mètres d’ici à quatre ans. La voie est ouverte.