Vous êtes à la tête d’une grande ville américaine, vous voulez développer le secteur des nouvelles technologies dans votre cité ? Importez des gays, des artistes et des étrangers. Ce sont les trois critères les plus pertinents, selon Brookings Institution, un institut de recherche semi-public, pour définir le potentiel de croissance dans les nouvelles technologies. Les auteurs, Richard Florida et Gary Gates, ont d’abord utilisé les chiffres du Decennial Census de 1990 pour confronter ces trois indices au classement des technopoles américaines, effectué en juillet 1999 par l’Institut Milken. Les quatre métropoles en tête du classement - Milken, San Francisco, Boston, Seattle et Washington DC - figurent au top 15 de chaque indice tout comme Los Angeles et New York, respectivement sixième et dizième au classement Milken.

Gays, bohémiens et étrangers

Selon les auteurs de l’étude, les acteurs des nouvelles technologies sont attirés par les villes ouvertes d’esprit et socio-culturellement diversifiées : c’est-à-dire les localités où les gays, les "bohémiens" (les artistes et affiliés) et les résidents américains nés à l’étranger ont une place importante. Les métropoles où la communauté gay est la plus présente seraient aussi les villes où la croissance dans les nouvelles technologies est la plus forte. Les auteurs arrivent à un résultat identique, même en enlevant San Francisco, fameuse technopole gay qui aurait pu parasiter les conclusions. Le rapport conseille aux décideurs publics de prendre exemple sur Austin, en tête du classement Milken pour la croissance dans le domaine des nouvelles technologies, une ville où les investissements en recherche et développement sont allés de pair avec les investissements dans le cadre de vie et la scène musicale. Seattle, la capitale de l’aéronautique bien placée dans tous les classements, avait déjà réussi un coup pareil avec la scène grunge.