Le Cult of the Dead Cow est l’un des plus connus, et respecté, des groupes de hackers américains. Hacktivismo, concept qu’ils ont créé, entend défendre les droits de l’homme numérique, et combattre la censure de l’Internet.
Le Cult of the Dead Cow se présente lui-même comme "le groupe de hackers le plus influent au monde", ou encore "les Nations Unies du hacking". Rien que ça. Apparu en 1984 (soit 10 ans avant l’apparition du Web tel qu’on le connaît aujourd’hui), c’est un cercle assez fermé, qui manie l’humour comme d’autres le bâton. Ses membres se servent de leurs connaissances informatiques pour ridiculiser, et combattre, ceux qui, se prenant pour des puissants, visent surtout à conforter leurs positions de super-marchands, ou d’...tats omnipotents.
Hacktivismo a été inventé par Cult of the Dead Cow (cDc), lors du Defcon 2000. L’année dernière, il était de plus en plus question de l’hacktivisme, néologisme tiré des mots "hackers" et "activistes", et que le cDc définit comme "l’utilisation des technologies pour la promotion des droits de l’homme au travers des médias électroniques". Seattle était passé par là et de plus en plus de militants politiques se montraient désireux d’utiliser la puissance informatique (et certaines techniques relevant peu ou prou du hacking) pour mener à bien des manifestations en ligne, ou encore des actes de "désobéissance civile".
Peekabooty, un vaporware ?
Le cDc dénonçait, alors, toute action illégale (du type de celles qui visent à saturer un site web de requêtes - les fameuses attaques DdoS - en vue de le bloquer) sur le Réseau, qu’ils considèrent comme allant à l’encontre de l’éthique du Net. Ainsi naquit Hacktivismo, réunissant des hackers du monde entier et destiné à créer un outil de défense des droits de l’homme sur le réseau. Peekabooty, c’est son nom, est un "réseau distribué de vie privée". Fonctionnant sur le modèle du "peer to peer", ce programme vise, non pas à s’échanger des fichiers, mais à déjouer la censure et le filtrage effectués par certains gouvernements, ou sociétés privées. Son utilisation permettrait de passer outre les frontières érigées aux portes de l’accès à Internet, en bénéficiant de la complicité active de défenseurs des droits de l’homme du monde entier.
Annoncé en l’an 2000, Peekabooty a pourtant, aujourd’hui, tout du vaporware : ce terme désigne les programmes, ou services, longtemps annoncés, mais dont la sortie officielle est, tout aussi souvent, reportés... On a d’ailleurs appris récemment que Peekabooty ne serait même pas disponible pour ce Defcon-ci. Raison invoquée : il faut du temps pour créer un tel programme, et faire en sorte que les gouvernements, et sociétés de filtrage, de contrôle et de surveillance d’internet, ne puissent, une fois Peekabooty sorti, le rendre inopérant en deux temps trois mouvements.
Peekabooty, un vaporware ?
Ainsi, à défaut de sortir leur programme, cDc et Hacktivismo ont décidé, à l’occasion de Defcon, de rendre public une, voir SafeWeb, la CIA, et moi, et moi, et moi .