Le terme « dotcommunisme » (postérieur à celui de cybercommunisme) a été inventé par l’Américain John Perry Barlow, ex-parolier du groupe américain Grateful Dead et... frère ennemi de Richard Barbrook. L’histoire remonte à 1996 : après la publication de la célèbre Déclaration d’indépendance du cyberespace (3), Barlow est auréolé d’une gloire immense dans le petit monde du Web. Mais cela n’effraie pas Barbrook qui, bien qu’encore inconnu, ose moquer, dans un texte cinglant (4), les idées de l’intouchable fondateur de l’Electronic Frontier Fondation. Il n’hésite pas à dire, alors, que l’absence de réglementation et d’intervention de l’...tat sur l’Internet, prônée par Barlow et ses thuriféraires (du magazine américain Wired, notamment), s’apparente à un ultra-libéralisme à l’ancienne. Selon Barbrook, cette liberté est surtout la possibilité pour une « aristocratie high-tech », riche et blanche, de s’arroger le Réseau, laissant le reste de la population sur le bord du chemin. Le militant travailliste Barbrook (très peu blairiste et pas du tout communiste) estime qu’il est du devoir de l’...tat de permette à tous d’avoir accès au Net. Un joli tour de force pour un penseur anglo-saxon ! Naturellement, Brabrook s’attire les épitaphes condescendantes de la presse américaine, le jugeant désespérément étatiste, passéiste et rabat-joie. Mais, depuis, Barlow semble, avec son dotcommunisme, avoir mis un peu de Barbrook dans son vin...
(3) Voir www.freescape.eu.org/eclat/1partie/Barlow/barlowtxt.html
(4) La liberté de l’hypermédia, dans Libres enfants du savoir numérique, op cit.