Guy Kawasaki, dans son garage de Palo Alto, incube des start-ups. De conférences en séminaires, il dispense ses conseils aux managers de la netéconomie.
« Picorez comme un oiseau, crottez comme un éléphant » ; « Ne vous bilez pas, restez bordéliques » ; « Créez comme un dieu, commandez comme un roi, travaillez comme un esclave. »
Voici quelques-unes des maximes à l’usage du créateur de start-up, énoncées par Guy Kawasaki, dans son livre Rules for revolutionaries, paru en 1999. On ne s’étonne pas que l’homme, aujourd’hui considéré comme un gourou du capital-risque, ait fait un passage dans la micro-
informatique comme « chef évangéliste ». Ce métier, inventé dans la Silicon Valley, consiste à convertir les développeurs à une plate-forme logicielle, en l’occurrence celle d’Apple. Savoir frapper les esprits n’est pas la moindre des qualités requises dans cette étrange profession… Et Guy Kawasaki doit posséder ce charisme, puisqu’il est régulièrement convié à des conférences – 120 fois par an. Cela a été suffisant pour transformer en gourou ce prêcheur qui n’aime pas prédire l’avenir. Il a aujourd’hui quitté Apple pour garage.com, qu’il a fondé en octobre 1997. Sur ce site, les internautes ne trouveront pas de pièces détachées en ligne pour leur moto, mais simplement un incubateur de start-ups. Ledit Garage rend hommage à ces lieux qui sont entrés dans la légende de la création d’entreprise high-tech (Apple, HP…), bien que de nos jours, les jeunes pousses grimpent plutôt derrière une baie vitrée avec de l’air conditionné.
Depuis 1999, Guy Kawasaki a arrangé 67 mariages entre des start-ups et des financiers, pour un montant total de 1,7 milliard de francs. La mise moyenne n’est donc pas très élevée. Kawasaki est un découvreur, qui prend des risques au stade de l’amorçage. Pas facile, en ce moment… « Avant, les investisseurs finançaient des idées malignes, comme la vente en ligne de livres. Mais ce fut passager... »
L’appétit finira bien par leur revenir, assure le mécano de la netéconomie.