Les noms de domaine en .museum sont en cours d’attribution. Mais qui pourra en profiter ?
Depuis le 30 juin, les institutions culturelles du monde entier peuvent faire parvenir leurs propositions d’inscription pour leur nom de domaine en .museum. La création de cette extension a été entérinée en novembre 2000 par l’Icann (Internet Corporation for Assigned Names and Numbers). La gestion en a été confiée à la Museum Domain Management Association (MuseDoma), qui se charge d’enregistrer les demandes des candidats. Cette organisation à but non lucratif a été conjointement créée par le Conseil international des musées (ICOM) et le J. Paul Getty Trust, groupe privé américain. Les premiers sites en .museum devraient apparaître à la fin de l’année 2001.
Visibilité, égalité, authenticité
Mais pourquoi diable avoir créé un .museum ? Chez MuseDoma, on justifie la création de ce catalogage virtuel par la nécessité de bâtir une communauté culturelle regroupant musées "authentiques" et professionnels de la muséologie. Objectif : améliorer la visibilité des musées et faciliter leur communication auprès du public et des professionnels. Autre vocation : mettre tous les musées sur un pied d’égalité en ce qui concerne leur vitrine sur le Web. "Ce domaine apportera notamment beaucoup aux musées qui n’ont pas encore de sites et souhaitent le mettre en place", précise Kenneth Hamma, directeur de MuseDoma.
Tant pis pour les petits
Une révolution toutefois relative dans le monde de l’Internet culturel. Les domaines .museum ne seront pas attribués aux musées non reconnus par l’ICOM. C’est à partir de la définition officielle du mot "musée", donnée par cette organisation, que les candidatures des sites seront approuvées ou rejetées. Or, cette définition - en constante évolution, précise-t-on à l’ICOM - ne tient pas encore compte des musées présents uniquement sur le Web. Pour avoir droit à un domaine .museum, l’institution candidate doit être une "institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l’homme et de son environnement, acquiert ceux-là, les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d’études d’éducation et de délectation". Les visiteurs, autant que les professionnels des musées, y trouveront leur compte : les sites avec l’extension .museum seront, à leurs yeux, les seuls musées en ligne. Et tant pis pour les petits sites amateurs, faits par des passionnés, pour des passionnés, mais n’étant pas (actuellement) considérés comme des musées par l’ICOM. Privés du sceau de la web-culture officielle, ils pourraient perdre de leur crédibilité et, donc, leur fréquentation.