Une étude de la Privacy Foundation révèle que plus d’un tiers des salariés américains utilisant Internet sont espionnés par leurs employeurs...
À travers le monde, sur 100 millions de salariés connectés, 27 millions seraient sous surveillance. Par salariés connectés, la Privacy Foundation entend les employés ayant régulièrement accès à Internet et / ou à un compte e-mail. Originalité de cette nouvelle étude, présentée lundi 9 juillet : la Privacy Foundation s’est basé sur le nombre de logiciels de surveillance vendus par des sociétés comme Websense, et MIMEsweeper. Et non sur des sondages menés auprès d’employeurs... De plus, seule la surveillance continue et systématique est visée. "Regarder occasionnellement au-dessus de l’épaule d’un salarié que l’on soupçonne raisonnablement pose moins de problème qu’un contrôle ininterrompu", estime Andrew Schulman, responsable des recherches.
Suspicion et hostilité
Comment les entreprises justifient-elles l’utilisation de ces logiciels ? Meilleure productivité, lutte contre le harcèlement sexuel ou contre les comportements indésirables des salariés en ligne. Et les entreprises sont friandes de ces logiciels qui rassurent... Les ventes ont augmenté deux fois plus vite que le nombre de salariés américains ayant accès à Internet. Les chercheurs rappellent les dangers de ce flicage. En cas de surveillance systématique, un climat de suspicion et d’hostilité peut naître au sein de l’entreprise et se révéler contre-productif. Et surtout l’ensemble des informations rassemblées peut se retourner un jour contre l’entreprise : dans l’hypothèse d’un procès par exemple. Cependant, pour Andrew Schulman, les logiciels de surveillance ne constituent pas toujours une sinistre pratique. Encore faut-il avertir les salariés des moyens engagés et du type d’informations collectées.