En septembre, la deuxième édition du festival "@rt Outsiders ", organisé par Henry Chapier et Jean-Luc Soret, donnera au public l’occasion de découvrir Onno Baudoin ainsi que plusieurs artistes, mélangeant numérique et supports traditionnels.
Onno Baudoin n’a que 24 ans. Tout juste diplômé de l’université de Newport (Pays de Galle), ce Belge s’est déjà fait remarqué lors de l’édition 2001 du Milia de Cannes. Le festival @rt Outsiders, qui se tiendra du 12 au 30 septembre, donnera une nouvelle occasion de découvrir son travail : Baudoin exposera avec neuf autres artistes à la Maison européenne de la photographie de Paris. Dénominateur commun : le mélange de ressources numériques et de supports plus traditionnels, de la BD à la chorégraphie, en passant par le cinéma et la photo. Le tout est accessible à la fois en ligne et en salle d’exposition.
Ondule ton corps
Baudoin se définit comme un "artiste-technicien travaillant les médias interactifs". Une caméra, un ordinateur et un projecteur, le tout mis en réseau pour créer une œuvre. Son projet, "Lemmings", s’inspire du célèbre jeu vidéo qui met en scène de petites créatures aux cheveux verts mal peignés et vêtues d’une robe bleue. Le joueur devait les guider vers une porte de sortie, tout en évitant les pièges des différents niveaux. Dans l’œuvre de Baudoin, plus question d’utiliser une souris ou un clavier, c’est avec les mouvements de son corps que le joueur manipule les lemmings. "Comme pour toute situation d’interaction, explique l’artiste, la relation avec les lemmings fonctionne à double sens : vous contrôlez leur environnement, mais eux contrôlent aussi une part de votre comportement." Et qu’importe, pour Baudoin, que l’on considère son travail comme un jeu : l’essentiel, c’est que les gens prennent du plaisir à l’essayer.
Suivez la silhouette
Le principe est assez simple. Le spectateur-joueur se trouve dans une pièce, face à un écran. Derrière lui, un panneau blanc fait office de fond. Une caméra enregistre ses mouvements au rythme de 30 images par seconde, les transmet à un ordinateur qui analyse chacune de ces images et la compare avec une photo du panneau blanc vide, puis recrée la silhouette du spectateur sur l’écran face à lui. Une multitude de lemmings sont également projetés sur l’écran : toutes regardent la silhouette et marchent dans sa direction. Lorsque la silhouette humaine bouge, les lemmings suivent bêtement. Mais l’interaction ne s’arrête pas là : le spectateur doit délicatement attraper ces faibles créatures sans cervelle pour les guider vers leur but, une petite maison rouge qu’ils ne peuvent atteindre seuls. Le tout constitue une œuvre que son auteur qualifie, sur son site, d’"anti-stress".