Et si le traducteur automatique ne se contentait pas de l’écrit et se mettait à jouer les interprètes à l’oral ?
C’est le défi qu’ont relevé six universités internationales (dont le laboratoire Communication langagière et interaction personne système (Clips), sis à l’université Joseph-Fourier de Grenoble), avec le projet baptisé C-Star II. L’expérience est unique : présenté au public en juillet 1999, C-Star II vous permet de réserver par téléphone et en six langues une chambre dans un hôtel. Si votre interlocuteur est italien, vous pourrez parler français : il entendra votre commande et vos questions dans sa langue natale grâce à un traducteur automatique. Sa réponse vous reviendra en français.
Un miracle ? Que nenni. Car le programme a été conçu pour un seul type de conversation : la réservation hôtelière. Avec toutes les limites que comporte un cadre aussi restreint. Parlez à votre interlocuteur de votre envie d’aller à la pêche, C-Star II pataugera complètement. « Si un client vient demander une entrecôte à un boulanger, ce n’est pas notre faute », se défend avec humour Jean-Philippe Guillbaud, ingénieur du Clips. Le successeur, C-Star III, devrait fonctionner en 2002, avec une nouvelle option : la possibilité d’appeler depuis un portable. Un détail ? Non, car à l’avenir, rien ne vous empêchera plus d’aller dans un magasin japonais et de parler avec le vendeur en appelant ensemble un numéro commun. C’est votre cellulaire qui fera l’interprète.