Comcast, le numéro trois des câblo-opérateurs américains, veut acheter le business haut débit d’AT&T, leader du câble.
Dimanche 8 juillet, le PDG d’AT&T, Michael Armstrong, a reçu une lettre de son homologue de Comcast : vendez-nous votre division AT&T Broadband, et nous formerons ensemble le numéro un du haut débit dans le monde, argumentait le numéro 3 du câble aux ...tats-Unis. Vous aurez 44,5 milliards de dollars en échange (en actions : faut pas rêver !), plus une reprise des dettes évaluée à 13,5 milliards de dollars. Comcast rachètera même les participations d’AT&T dans les partenaires télé de son business câble : Time Warner Entertainment, Cablevision, Rainbow Media. Qui dit mieux ?
Le hic : cela fait déjà plusieurs mois que les deux mastodontes discutent d’une fusion de leurs business "câble". Mais les négociations ont échoué. AT&T, le roi des télécoms et du câble aux ...tats-Unis, qui traverse un trou d’air (baisse de la croissance, marge limitée à 19 % dans le haut débit alors que Comcast encaisse 40 %...) n’apprécie pas franchement de voir ce petit câblo-opérateur lui faire des avances à un prix si bas. En 1999, AT&T avait déboursé plus de 100 milliards de dollars pour renforcer son pôle câble, en acquérant MediaOne (convoité par Comcast) et TCI. L’avaleur vaudrait deux fois moins cher que ses ex-proies ?
AT&T divisée par quatre
Comcast a cependant bien choisi son moment. En effet, AT&T inaugure la politique de restructuration de son business en quatre entités distinctes : sans fil, haut débit, business et longue distance. AT&T Wireless prend son autonomie aujourd’hui. Il faudra aussi bien faire quelque chose d’AT&T Broadband, qui ne s’est pas montré à la hauteur des espoirs placés dans ce secteur de forte croissance. C’est le moment idéal pour les repreneurs, parce que la division n’est pas encore introduite en Bourse séparément.
Toutefois, rien n’est aussi simple qu’il y paraît. AT&T pourrait bien refuser de vendre ce business, malgré la pression des actionnaires qui ont souvent des participations dans les deux entreprises. Quant au régulateur, il n’a pas encore donné son avis en matière de libre concurrence. La perspective d’un duopole AT&T-Comcast / AOL-Time Warner n’est pas très rassurante.