1er/02/2001 • 16h44
Péché d´enchères
archmag11
Laurent Sorbier est catégorique : il n’a pas quitté son poste de vice-président de Spray France à cause du rachat par Lycos Europe, l’été dernier.
« J’avais décidé de partir. Après 15 mois de service, j’estimais ma mission remplie, dit-il. Je voulais retrouver une entreprise où j’aie la liberté de faire avancer les choses. » À l’entendre, ses vœux ont été exaucés : en novembre 2000, le trentenaire a rejoint eauctionroom.com en qualité de directeur général. Séduit par « la solidité du business-model » de cette plate-forme de retransmission d’enchères classiques sur le Net. L’entreprise a été créée, fin 1999, par deux experts du marché de l’art, Frédéric Thut et Dan Coissart, rejoints par Lord Poltimore, ancien de Christie’s Europe. Implantée à Paris et Londres, la société anglaise propose trois catégories de produits - art, ventes industrielles et voitures d’occasion. Elle bénéficie d’un confortable tour de table de 75 millions de francs. Mais surtout, insiste Laurent Sorbier, « eAuctionRoom est un modèle b-to-b qui n’a pas de concurrent dans le monde. Et nos clients sont dans le mortar. » Ce normalien de 33 ans a découvert le Réseau aux services culturels de l’ambassade de France à New York, en 1994. Ce nerd passionné d’opéra n’a cessé de prêcher la bonne parole. D’abord, au cabinet du ministre des Télécoms François Fillon (1995-1997), où Laurent Sorbier lance les premiers sites ministériels. Puis, en tant que chargé de mission au Commissariat au plan (de 1997 à 1999), il contribue à la rédaction du rapport Lasserre sur la cyberadministration. Passé au privé, un des cofondateurs de l’association Silicon Sentier, professeur à Sciences-Po, veut encore évangéliser les marchés financiers. En ce début d’année, ils manqueraient encore de discernement vis-à-vis des business models. Un plaidoyer pro domo ?
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