Malgré l’explosion de la communication politique par Internet pour les élections de juin 2001, le bilan reste plus que mitigé. Difficile de se faire une place entre la télé, les journaux et la radio.
Les élections sont-elles solubles dans l’Internet ? Cette question qui trouble tous les politiques - faut-il faire des sites, les électeurs vont-ils nous lire, ça sert à quoi tout ça ? - l’Online Journalism Review de Los Angeles (...tats-Unis) la poursuit depuis trois numéros. Dernier opus en date : de l’influence du Net sur les élections britanniques qui, cette année, ont servi de vrai test grandeur nature pour le support. Malgré les efforts consentis par les formations politiques britanniques, le bilan semble plutôt négatif. "Les principaux perdants ont été les partis", assène la revue, parce que l’intérêt suscité par leurs sites a été distancé par le flot de sources d’information politique indépendantes des organisations : grands journaux, sites d’échanges de votes, sites critiques, humoristiques ou de jeux bidouillés par des "techies" pleins d’imagination. Parce que les hommes politiques conçoivent le Web comme un moyen d’éviter le filtre des médias : "Le site a illustré une forme de communication très utile pour informer les gens sur un rythme quotidien. Ceci parce que toute notre propagande en faisait la publicité", a ainsi déclaré Michael Ancram, responsable du parti conservateur.
...changes de voix
Pourtant, les études de fréquentation semblent avoir prouvé le contraire. L’un des sites qui a le mieux marché, Tacticalvoter, proposait, lui, des échanges de voix. Jason Buckley, son animateur, se montre néanmoins pessimiste sur l’avenir de l’e- démocratie : "L’Internet est encore sexy, il attire toujours l’attention des médias, mais d’une manière qui n’est pas en rapport avec ce qui s’y passe vraiment", assène-t-il. En conclusion, une prédiction qui ne mange pas de pain : les prochaines élections, affirme la revue, ne seront pas, non plus, des élections Internet. Mais l’Internet devrait trouver sa place aux côtés de la télévision, de la radio et des journaux, comme un moyen de communication avec les électeurs utilisable - et surexploitable - par les partis et les médias.