Forcés de sévir devant le plagiat activement pratiqué par leurs élèves sur le Net, les enseignants américains débattent des meilleures solutions à mettre en place.
Les professeurs américains naviguent en pleine confusion. Confrontés aux penchants prononcés de leurs élèves pour le plagiat via le Net, ils débattent des moyens à mettre en place pour arrêter la contamination. Et ce n’est pas toujours facile, comme le rapporte le New York Times : certains élèves, mêmes démasqués, ne semblent montrer aucun remord à "s’inspirer" des infos véhiculées par le Réseau pour réaliser leurs devoirs. L’argument de choc de cette indifférence : "Tout le monde le fait, alors !" Alors ? Même les parents s’y mettent. Certaines familles s’insurgent contre la rigueur des professeurs sur cette question et blâment les sanctions (une mauvaise note, par exemple) infligées à leur progéniture. À tel point, que les enseignants font parfois face à des reproches d’incompréhension... "Pourquoi mettre un F à mon fils juste à cause du plagiat de quatre ou cinq éléments sur Internet ?", a, un jour, déclaré un parent à Peter Melhas, l’administrateur du collège de Fresno (Californie). Ce dernier assure d’ailleurs avoir reçu plus de 200 appels de parents demandant pourquoi leurs chérubins n’avaient pas obtenu une mention. "Lorsque je leur ai répondu que leur enfant avait copié presque intégralement leur devoir sur le Réseau, je me suis vu répondre : mais ce n’est pas vraiment tricher que de ne pas citer toutes ses sources." La subtilité aurait-elle échappée aux professeurs ?
Détection de faux
En attendant, certains pédagogues s’interrogent. Pour eux, la nouvelle génération vit dans un monde rempli d’informations où le copier-coller est de rigueur. Rien d’étonnant alors à ce que les élèves soient blasés par la pratique. Ce qui n’empêche pas les universités et les lycées de prévenir les tricheries. Au moins 1 000 institutions utilisent déjà le service offert par turnitin.com, qui permet aux professeurs de soumettre les devoirs rendus à une recherche électronique orientée. Parmi elles, 60 % sont des lycées et le reste des universités. Mêmes les écoles primaires seraient en train de prendre le train en marche. Toutefois, comme le rappelle certains profs, l’autre moyen d’action, reste encore la prévention devant ce genre d’attitude ou la traditionnelle sanction pédagogique : mauvaise note, obligation de refaire le devoir ou, dans le pire des cas, le renvoi.