Au lendemain du rejet de sa requête en appel contre les majors qui l’ont condamné au filtrage, la plate-forme d’échange de MP3 rebondit et s’adjoint le soutien de producteurs indépendants.
L’affaire Napster rebondit, encore et toujours. Lundi 25 juin, une cour d’appel américaine a rejeté sa demande de pouvoir faire réévaluer, par onze juges, l’injonction l’obligeant à filtrer tous les fichiers musicaux illégaux, confirmant ainsi la victoire du lobby des majors du disque, acquise le 5 mars dernier. Le lendemain, Shawn Fanning, le jeune fondateur de Napster, actuellement en voyage au Royaume-Uni, annonçait qu’il avait passé un gros contrat avec 150 labels indépendants européens, représentés par l’Association of Independent Music (AIM). Cette association professionnelle anglaise revendique 25 % de parts de marché en Angleterre. Elle ouvrira au public ses centaines de milliers de fichiers, via le service d’abonnement payant que Napster souhaite lancer avant la fin de l’été.
Abonnement payant en test
Les détails financiers du deal n’ont pas été divulgués mais il a été qualifié de "mariage naturel" par l’AIM qui voit en Napster une bonne alternative au circuit de distribution par les grandes radios ou par MTV, difficiles d’accès. L’accord est certainement une bonne chose pour Napster qui a terriblement besoin de contenu de qualité pour stopper l’hémorragie de ses utilisateurs. La pauvreté du contenu filtré et la concurrence de clones gratuits aurait déjà entraîné la désertion de la moitié des 70 millions de Napstériens. Poussé par le géant Bertelsmann, partenaire de Napster version payante, la plate-forme p-to-p doit encore conclure un accord avec Vivendi-Universal et Sony, deux des cinq grandes majors. Hank Barry, le PDG par intérim de Napster, se veut rassurant et affirme qu’un million d’internautes se sont portés volontaires pour tester l’abonnement payant. Ces valeureux cobayes devraient être contactés, dans le courant de la semaine, par Napster, pour commencer les tests. Plus que jamais, Napster est engagé dans une course contre la montre. Après avoir défendu la liberté d’échange contre les copyrights des majors, Napster court maintenant après un business plan viable...