15/06/2001 • 15h55
États-Unis : les garnements sauvés par le 1er amendement
Un juge américain vient de lever les poursuites sévères lancées contre deux étudiants américains. Ils relataient sur leur site les activités sexuelles d’une trentaine de leurs camarades.
À la grande joie des associations américaines de défense de la liberté d’expression, un juge vient de lever les poursuites entamées contre deux étudiants, auteurs d’un site web litigieux. Dans leurs pages, les deux élèves de l’université Horace Greeley à Chappaqua (état de New York) détaillaient les activités sexuelles de trente de leurs camarades d’étude en livrant leurs noms et leurs numéros de téléphone. Pour forcer encore un peu plus le trait, ces ragots étaient accompagnés de commentaires sur l’apparence des jeunes filles, leurs habitudes et les problèmes de couple de leurs parents. Un passe-temps de mauvais goût vite épinglé par la police qui a procédé à l’arrestation des deux jeunes gens, le 30 mai dernier. Mais alors qu’un petit sermon et la demande du retrait du site auraient certainement suffit à inquiéter les mauvais plaisantins, les policiers ont préféré inculper les deux auteurs pour "harcèlement aggravé". Une imputation passible d’une peine de prison maximale de un an ferme et de 1 000 dollars d’amende. C’est cette accusation qui a été levée par le juge en expliquant qu’"il n’y avait pas de preuves suffisantes pour soutenir une poursuite au pénal". En effet, l’utilisation du terme "harcèlement aggravé" a été fortement remis en cause par les associations de défense des libertés civiles. Pour elle, l’accusation est juridiquement irrecevable. "Le harcèlement aggravé est utilisé pour désigner un comportement répréhensible et pas un discours critiquable", comme le prouve un certain nombre de jurisprudences américaines. Sensible à l’argument et désirant certainement laisser une autre chance aux deux garnements, la juge s’est montré compréhensive.
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