10/05/2000 • 20h52
à propos
Les Anglais ont un mot pour le dire : backlash. Les Français en ont plusieurs : retour de manivelle, effet boomerang, contrecoup... La réalité est la même : on adore, puis on déteste. La France a adoré le phénomène start-up pour mieux le détester. Elle s’est entichée des jeunes créateurs d’entreprises de l’Internet, pour mieux les rejeter comme des petits cons prétentieux (qu’ils ne sont pas tous). Au fond, je suis presque étonné que Bourdieu n’ait pas encore écrit un livre là-dessus...
Et tout ça pour quoi ? Pour finir, un jour, par se rendre compte qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Certes, il y a le Net (et ce n’est pas rien, je vous l’accorde). Mais la vague de création d’entreprises dans ce domaine n’est pas, au fond, très différente de celle qu’a connue la confection dans les années 80 (souvenez-vous : une nouvelle marque de blouson de cuir toutes les trois semaines...). D’ailleurs, dans les deux cas, le cœur de l’activité était dans le quartier du Sentier à Paris ! Et quelle différence avec l’explosion des sociétés de minitel à la même époque, jusqu’au début des années 90 ? La jeunesse des créateurs, peut-être. L’aveuglement de quelques investisseurs (qui reste marginal, la plupart faisant leur boulot), sûrement. Et encore.
Dans deux ou trois ans, la vague Internet atteindra son sommet, et une bonne partie des entreprises auront disparu, mortes ou rachetées. D’autres subsisteront, enfin rentables. C’est la vie d’une société capitaliste, d’un monde dominé par l’économie de marché. C’est tout. Et c’est un bon rappel pour ceux qui croient encore vivre à Disneyland.
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