Des chercheurs américains ont guéri des souris atteintes de tumeurs du cerveau en leur injectant une forme modifiée du virus de la polio.
Prenez des souris atteintes de gliomes malins (des tumeurs qui naissent dans les couches profondes du cerveau). Injectez leur un traitement basé à la fois sur le virus de la polio et celui du rhume. Et devinez ce qu’il advient des petites bêtes... Vous pensez que les rongeurs se voient affublés d’un rhume, de la polio et d’un cancer du cerveau ? Vous avez tort. En traitant de cette façon des souris atteintes de gliomes malins, des chercheurs de la Duke University, en Caroline du Nord, sont parvenus à supprimer le cancer du cerveau dont souffraient les souris.
Virus exterminateur
Le virus de la polio possède une qualité remarquable : il est capable d’exterminer certaines cellules cancéreuses. Le traitement mis au point par les scientifiques américains touche les cellules grâce à une protéine, la CD155. Présente chez l’être humain pendant la phase de développement du cerveau, cette protéine disparaît avec l’âge. Sauf en cas de gliomes malins, où elle se produit en grande quantité. Dans cette expérience, les scientifiques ont utilisé ces protéines comme cibles : le virus de la polio, qui est capable de les détecter et de les rejoindre, a détruit les cellules cancéreuses qui les renfermaient. Sans toutefois infecter les neurones des souris. Dans sa forme naturelle, le virus de la polio s’attaque aux neurones responsables de la motricité. Il provoque des infections conduisant à la paralysie, et éventuellement à la mort. En couplant le virus de la polio avec celui du rhume, les chercheurs sont parvenus à supprimer tout risque d’infection des neurones.
Rémission fulgurante
Une fois leur virus-hybride au point, les chercheurs américains l’ont injecté aux souris malades. En huit jours, les tumeurs ont disparu. Un résultat encourageant pour les patients atteints de cette forme fréquente de cancer. Même si la mise au point de médicament demandera du temps. Car avant de procéder à des essais cliniques, les scientifiques doivent étudier les interactions entre leur nouveau traitement et le vaccin contre la polio ou la forme naturelle de ce virus qui, bien que rare, subsiste encore dans la nature.