La direction de Pixelpark a annoncé un plan de licenciement touchant 20 % des salariés allemands de la webagency. Berteslmann, le premier actionnaire, compte toujours vendre ses parts.
Katja Karger, la toute nouvelle présidente du comité d’entreprise de Pixelpark, l’une des principales agences multimédias allemandes, peut mettre de côté ses projets concernant le règlement des heures supplémentaires ou l’amélioration de la communication interne. À peine élue, la représentante du personnel se voit en effet confrontée à un plan de licenciement qui concerne 200 salariés allemands sur les 1 200 emploiyés, au total, par Pixelpark. Les filiales étrangères ne sont, pour l’instant, pas concernées par cette réduction des effectifs. Lundi 21 mai, le comité d’entreprise fraîchement élu a décider de porter l’affaire devant le Tribunal du travail de Berlin, ceci afin de bloquer la procédure de licenciement et de forcer la direction à discuter les licenciements au cas par cas. "Dans notre malheur, nous avons la chance que le comité d’entreprise ait été créé à ce moment-là. Quatre semaines plus tôt, nous n’aurions rien pu faire contre ces licenciements", déclarait Katja Karger au Financial Times Deutschland.
Sous pression
Ce plan de licenciements fait partie d’un programme plus vaste de réductions des coûts et d’amélioration de la productivité. Ce programme présenté par Paulus Neef, PDG et créateur de Pixelpark, est la réponse aux problèmes qu’affronte l’entreprise depuis plusieurs mois. Après une année 2000 qui s’est terminée avec un déficit de 15,6 millions d’euros (102 millions de francs), Pixelpark affiche un premier résultat trimestriel décevant avec 25,3 millions d’euros (165 millions de francs) de pertes pour un chiffre d’affaires de 26,1 millions d’euros (171 millions de francs). Ce plan prévoit, entre autres, la fermeture des agences de Stuttgart, Francfort et Dortmund. Malgré tout, Paulus Neef est fortement mis sous pression par Bertelsmann, son principal actionnaire, et espère un retour aux bénéfices dès la fin de cette année. Après avoir déjà prêté 25 millions de marks (environ 84 millions de francs) à Pixelpark à la fin de l’année dernière, Bertelsmann vient de réinjecter 30 millions de marks supplémentaires dans l’entreprise sous la forme d’une augmentation de capital. Bertelsmann détient désormais 60,3 % du capital contre 57,4 % auparavant. Le géant allemand de la communication confirme ainsi son désir de remettre Pixelpark à flots afin de pouvoir le vendre dans de bonnes conditions. Cela fait en effet plusieurs mois que Bertelsmann a annoncé son intention de se séparer de l’entreprise. La crise de la netéconomie et les déboires de Pixelpark l’en ont, jusqu’à présent, empêché.