Le projet d’agence de voyages en ligne monté par deux compagnies aériennes et le premier fournisseur d’accès allemand suscite l’inquiétude de la Commission européenne.
Bruxelles vient d’ouvrir la phase 2, dite "enquête approfondie", de son examen du cas T-Online/TUI/C&N. Ces trois entreprises allemandes ont annoncé la création d’une agence de voyage en ligne commune, dont le nom n’a pas encore été révélé. Elle devrait vendre des réservations de voyages et de séjours outre-Rhin. Mais ce rapprochement pourrait poser des problèmes de concurrence, pointe la Commission européenne dans son communiqué de presse : T-Online est le numéro un de à l’accès Internet dans son pays et en Europe, TUI (groupe Preussag) et C&N (groupe Neckermann) sont les principaux voyagistes allemands. L’un met à disposition son énorme clientèle, les deux autres leur catalogue. "En raison de la puissance des entreprises fondatrices, l’entreprise commune pourrait acquérir une position si forte sur le marché - encore émergent - de la réservation de voyages en ligne qu’elle serait en mesure de le verrouiller progressivement."
Quatre mois d’enquête à Bruxelles
TUI et Neckermann ont essayé de négocier, proposant de "conclure des contrats de fourniture avec toute autre agence de voyages en ligne". Mais la Commission se méfie des conditions qui assortissent cette offre. Elle a décidé d’approfondir son enquête, qui aboutira dans quatre mois maximum.
Pendant ce temps, il n’est pas inintéressant de constater que l’agence de voyages en ligne américaine Orbitz vient d’obtenir le feu vert du ministère des Transports américain pour le début de ses opérations en juin 2001. Ce méga site rassemble pourtant les plus grandes compagnies aériennes US : UAL (United Airlines), Delta Air Lines, Continental Airlines, Northwest Airlines, AMR (American Airlines). "On verra dans six mois si Orbitz heurte la concurrence", a estimé en substance le ministère. Croyez-vous qu’ils auront le temps de nous vendre des voyages sur les bords du Rhin ?